Se défendant au sujet des nombreuses critiques à l’endroit de son pays sur le traitement réservé aux ressortissants subsahariens en situation illégale en Tunisie, le président Kaïs Saïed a fait savoir que la Tunisie n’est pas une terre de transit pour migrants. Son pays, est selon lui la cible des réseaux de passeurs qui ont une mission précise.
« Nous sommes des Africains et nous sommes fiers de notre identité africaine. Mais nous refusons d’être une terre de transit ou une terre d’accueil », tels sont les propos tenus par le président tunisien Kaïs Saïed le samedi 15 Juillet devant de hauts fonctionnaires tunisiens. Un message qualifié de mise au clair quant aux multiples accusations de racisme contre les migrants dont a fait l’objet son pays.
Alors que la Tunisie reste pour de nombreux migrants d’origine subsaharienne une étape du long périple devant aboutir aux côtes européennes, le dirigeant tunisien voit en ce fléau, une opération pour déplacés et non une immigration régulière, encadrée par des réseaux criminels de trafic d’êtres humains et d’organes qui visent non seulement à s’enrichir, mais aussi à déstabiliser son pays.
À la suite d’affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien le 3 juillet, des centaines de migrants africains ont été chassés de Sfax, deuxième ville de Tunisie et devenue cette année le principal point de départ pour l’émigration clandestine vers l’Europe. Plusieurs ONG tunisiennes ont lancé des cris d’alarme sur la situation « catastrophique » des migrants d’Afrique subsaharienne expulsés de la ville de Sfax, appelant les populations à les « héberger d’urgence » dans des centres d’accueil.
Depuis que le président Kaïs Saïed, a dénoncé le 21 février l’immigration clandestine, évoquant des « hordes de migrants subsahariens » venus, selon lui, « changer la composition démographique » du pays, un discours de plus en plus ouvertement xénophobe s’est répandu en Tunisie. 28 ONG locales et internationales avait qualifié ce discours du dirigent tunisien de « pousse-au-crime » visant à ’encourager ces exactions à l’encontre des « personnes exilées ».