La versatilité de nos leaders d’opinions, dans l’analyse des faits de société, ne serait-elle pas à l’origine du délitement de la société camerounaise actuelle ? L’importante proportion de nos leaders d’opinions est frappée par la versatilité qui est un comportement sujet à tourner, à changer de réflexion aussi rapidement que l’effet d’une bombe dans les annonces faites sur des sujets d’actualité. Cette attitude (la versatilité s’entend), qualifie en particulier le caractère d’une personne qui change facilement d’avis, qui est trop indécise. Il se donne à observer dans les prises de paroles de beaucoup de nos leaders d’opinions qui écument les surfaces de télévisions et de radios diffusion des informations, un manque criard d’éthique et de déontologie professionnelle dans le respect de la parole donnée.
Aujourd’hui, ils vous parlent de Pierre, demain, c’est Jean qui est mis en exergue par rapport à un même sujet de débats créant ainsi le trouble dans les esprits des populations. Cette manière de faire, d’agir et de penser, non seulement présente des failles de communication, mais expose l’incapacité des auteurs à tenir à leurs paroles. Et le corollaire dans tout cela, c’est la mauvaise qualité de l’appréhension des idées développées par les uns et les autres sur des sujets d’actualité qui requièrent des éclaircissements pour le grand public.
Les récepteurs des informations ainsi diffusées dans un climat délétère engendré par la versatilité de nos leaders d’opinions, tombent généralement en conjectures interminables sur le sens à donner aux différents canaux d’enseignement de la vérité par ces supposés experts de la parole et de la communication. Cela, pour nous, ne pourrait avoir pour conséquence directe que le délitement de la société camerounaise, en proie à des opinions présentées dans un système de versatilité dans les pratiques de communication. Par délitement, il faut entendre, le fait de désagréger, ou bien de dissoudre un corps par la séparation des parties qui le composent. La versatilité dans la communication en est une cause patente.
Dès lors, le fait de toujours être en déphasage, de manière permanente avec ses idées, fait en sorte que ceux qui vous écoutent, et qui avaient au préalable une certaine estimation de vous, finissent par douter de vos compétences académiques et intellectuelles. Et, à leur tour, ils font diversifier les sources d’informations au point de créer eux-mêmes, à travers leur propre entendement, leur propre morale communicationnelle. Nos leaders d’opinions ont grand intérêt à rester focus sur la bonne information supposée être sans préjugés, ni représentations sociales inadéquates. Les orateurs devraient être tenus de défendre leurs opinions en tenant compte de la logique de pensée qui nous évite des contradictions effarantes qui empêchent de les situer exactement par rapport à leur rôle d’éveilleurs de conscience.
Le bon orateur est celui qui a une logique discursive qui ne s’accommode pas de faux fuyants. C’est un exégète de la parole qui fonde son raisonnement logique sur le respect de la parole donnée. On ne saurait se dire Expert en tout, sous le fallacieux prétexte qu’on cherche à démontrer mordicus que l’autre a tort. À nos Leaders d’opinions Camerounaises confondus, sachez que c’est la versatilité de vos opinions sur les faits de société qui sont à l’origine du délitement de la société camerounaise dans son ensemble. Car, à travers elle, vous contribuez à former des citoyens camerounais indécis, et totalement réfractaires à la vérité, et adeptes des ragots et des contre-vérités en référence à vos errements oratoires. Et, à bien y regarder, cette propension à la versatilité de nos leaders d’opinions sur les faits de société, naît de la haine viscérale et de la jalousie que vouent certains leaders d’opinions envers d’autres citoyens camerounais qui ont réussi socialement parlant, dont ils estiment être des freins à leur ascension sociale fulgurante, ou à leur épanouissement personnel et professionnel.
À ce sujet, nous disons que la vérité restera toujours une quête permanente. Et qu’elle n’est jamais plus à toi qu’a moi, mais qu’elle est devant nous. Et pour l’atteindre, il faudrait un minimum d’objectivité et de franchise. Écorner la vérité pour le simple fait de nuire à l’autre, n’honore pas la science. Il nous revient à chaque situation de discussions contradictoires et constructives, de dépassionner nos débats pour les rendre plus lisibles et audibles, de nature à édifier l’opinion nationale, et à la mettre d’accord sur les sujets d’actualité à débattre, et non à les diviser. Le sens du relationnel et du discernement nous l’exige pour véritablement construire une société de justice et d’équité sociales.