La 8e édition du salon international de l’artisanat du Cameroun (Siarc), a officiellement ouvert ses portes mardi dernier au musée national à Yaoundé. Au-delà de l’exhibition, la plateforme va proposer les voies et moyens d’accessibilité du numérique à tous les artisans.
Avec un peu plus de 600 stands et 10 000 visiteurs attendus, le Siarc est une « importante vitrine de l’artisanat en Afrique », a déclaré Serges Gnaniodem Poda, président en exercice du Comité de coordination pour le développement et la promotion de l’Artisanat Africain (Codepa). C’était le 23 juillet dernier, à l’occasion de l’ouverture officielle du Siarc 2024, présidé par le chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute. Le Siarc 2024 se veut d’abord être un véritable salon de professionnels et le lieu incontesté de la promotion de l’artisanat africain. Il entend donner de la visibilité au potentiel artisanal local et présenter le numérique comme facteur de développement de l’artisanat en proposant des solutions opérationnelles et innovantes adaptées aux problématiques du secteur pour accroitre sa contribution à l’économie nationale ce à travers les ateliers inscrits au programme de la foire.
Au-delà de la réalisation des affaires, spécifiquement, il est question de présenter les enjeux du numérique pour le secteur de l’artisanat. Notamment proposer les voies et moyens d’accessibilité du numérique à tous les artisans et sensibiliser ces derniers sur l’impact de la digitalisation dans la modernisation de tous les maillons des différentes chaines de valeur artisanale. Placé sous le thème : « le numérique comme facteur de développement durable du secteur de l’artisana et de l’inclusion globale des artisans », Achille Bassilekin, ministre en charge des PME, de l’Economie sociale et de l’Artisanat, fait observer que « les avancées technologiques rapides et la connectivité accrue ont donné naissance à une nouvelle ère économique où la digitalisation joue un rôle clé dans la croissance économique des nations. Le secteur de l’artisanat, que le gouvernement se propose de rendre compétitif et performant, ne saurait rester en marge de cette dynamique mondiale ».
L’enjeu est la professionnalisation d’un secteur qui fait vivre des millions de personnes sur le continent. Le gouvernement camerounais a initié de nombreuses infrastructures pour les artisans. Le Centre international de l’artisanat de Yaoundé, une référence internationale, accueille artisans nationaux et étrangers pour exposer leurs créations. Chaque région du Cameroun possède désormais un village artisanal régional. De plus, des villages artisanaux spéciaux ont été construits, comme à Foumban pour valoriser le patrimoine bamoun, et à Mbalmayo, spécialisée dans la transformation du bambou et du rotin. Ces infrastructures soutiennent et encadrent les artisans pour améliorer leurs produits.
Pour encadrer les artisans, des centres artisanaux ont été équipés en informatique et sont en cours de raccordement, apprend-on. Selon le Minpmeesa, des formations à l’informatique ont débuté, avec un partenariat en cours avec l’Institut africain d’informatique (IAI). L’objectif est de former les artisans aux opportunités et à la maîtrise du digital. Lors du point de presse en prélude au Siarc 2024, il avait aussi indiqué que la digitalisation de l’artisanat a permis de créer des plateformes de vente en ligne et une galerie virtuelle au Centre international de l’artisanat de Yaoundé. En plus, une plateforme d’enrôlement et une carte biométrique confessionnelle ont été développées pour faciliter l’accès au crédit, à la sécurité sociale et à la couverture santé universelle.
JOSEPH DION NGUTE, Premier ministre
« La dynamique est définitivement en marche pour un artisanat compétitif et performant »
Les rencontres de cette envergure offrent des occasions inestimables de se retrouver, de discuter des questions relatives à notre objectif commun, de partager nos défis mutuels et de planifier l’avenir. Le Salon international de l’artisanat du Cameroun (Siarc) se veut le reflet de la diversité qu’offre ce secteur spécifique, aussi bien localement que dans les autres pays africains participants. Le thème de cette édition : « le numérique comme facteur de développement durable de l’artisanat et d’inclusion globale des artisans », donnera l’occasion aux acteurs de s’informer sur les opportunités de faire du numérique l’un des piliers de la vulgarisation de leurs activités et de leurs produits au niveau national et international et d’en faire un mécanisme de réponse approprié aux problèmes de commercialisation auxquels le secteur artisanal est confronté.
Il convient de souligner qu’en marge des trois composantes majeures qui animent traditionnellement Le Siarc, à savoir les composantes sur l’organisation des journées culturelles régionales, en vue de favoriser la cohésion sociale, le vivre ensemble et l’unité nationale, en même temps que seront conduites des activités de sensibilisation des artisans et des organisations professionnelles d’artisans sur les questions de formalisation et de migration du secteur informel vers le secteur formel. Nous devons rester confiant et croire plus que par le passé à notre potentiel. Au regard du chemin parcouru et des perspectives, nous sommes en droit de penser que la dynamique est définitivement en marche pour un artisanat compétitif et performant, appelé à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des acteurs, ainsi qu’au développement économique, social et culturel de nos pays respectifs. ».
SERGE GNANIODEM PODA, ministre du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes entreprises du Burkina
« Partager avec vous des trésors du riche patrimoine culturel burkinabé »
Nous sommes présents ici dans le cadre de la 8e édition du Siarc, pour venir représenter le Burkina Faso à cette exposition importante de l’artisanat en Afrique. Les plus hautes autorités de mon pays ont instruit qu’une délégation que je conduis, composée d’une quinzaine d’artisans et de responsables de mon département, prenne part activement à cette édition du Siarc. Ce salon offre donc aux artisans du Burkina Faso une occasion de partager avec vous des trésors du riche patrimoine culturel burkinabé, tel que le pagne tissé par des artisans burkinabés appelé le Faso Dan Fani (tissu traditionnel, qui signifie littéralement « pagne tissé de la patrie » en langue dioula, et symbole de la révolution sous Thomas Sankara Ndlr) et aussi le chapeau de saponé (Un chapeau traditionnel en paille tressée et décoré de cuir Ndlr) et les sculptures sur bronze. Nos artisans sont également venus pour s’enrichir du savoir-faire de leurs pairs du Cameroun et des pays frères présents à ce Salon. »