Des pluies torrentielles ont entraîné la rupture d’un barrage situé au sud de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno. Selon les services de secours, la ville est dévastée à 40 % et le bilan risque de s’alourdir.
Le mercredi 11 septembre, les services de secours du pays ont annoncé des inondations dues à la rupture d’un barrage à la suite de pluies torrentielles qui ont fait 30 morts et plus de 400 000 déplacés à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria. Les pluies à l’origine de la catastrophe ont cessé, mais « plus de 400 000 personnes ont été déplacées » et au moins « 30 corps » ont été retrouvés, a déclaré à l’Agence France-Presse Ezekiel Manzo, porte-parole de l’Agence Nationale de Gestion des Urgences (NEMA).
La capitale de l’Etat de Borno, épicentre d’une insurrection djihadiste qui dure depuis plus de quatorze ans, est le théâtre de l’une des inondations les plus graves de ces trente dernières années, selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés au Nigeria. Selon Zubaida Umar, directrice générale de la NEMA, la ville est dévastée à « 40 % environ ». « Nous secourons encore des gens et, en définitive, il pourrait y avoir un million de déplacés », a-t-elle averti, sur la chaîne de télévision BBC en haoussa.
Selon Mme Umar, la NEMA a déployé des équipes munies de canoés pour aller secourir les habitants pris au piège par les eaux, des camions-citernes pour répondre aux besoins en eau potable ainsi que des cliniques mobiles et des médecins pour prendre en charge les déplacés.
« Nous avons décidé d’allouer 10 000 nairas à chacun des chefs de famille, hommes et femmes. Ensuite, nous distribuerons de la nourriture et des produits non alimentaires à tout le monde », a quant à lui, déclaré Babagana Umara Zulum, gouverneur de l’Etat de Borno, en visite, mercredi, dans l’un des camps de déplacés dressé par la NEMA. « Maintenant nous devons reconstruire et renforcer le barrage et augmenter sa capacité », a-t-il ajouté.
Depuis le début de la saison des pluies au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, les inondations ont fait 229 morts et 380 000 déplacés, selon la NEMA. Près de 108 000 hectares de terres agricoles ont par ailleurs été affectés, ce qui laisse craindre une aggravation de l’insécurité alimentaire. En 2022, des inondations d’une gravité sans précédent depuis dix ans avaient fait plus de 500 morts et 1,4 million de déplacés.