Le Mouvement du 23 mars (M23), par la voix de son chef politique Bertrand Bisimwa, a formellement démenti toute intention d’attaquer le Burundi, soulignant les relations pacifiques historiques entre les deux peuples. Néanmoins, le groupe armé a lancé une ferme mise en garde à l’encontre du gouvernement de Gitega, l’exhortant à retirer immédiatement ses troupes déployées en République démocratique du Congo (RDC). Corneille Nangaa, coordinateur de l’AFC-M23, a qualifié ce déploiement de « guerre injustifiable », affirmant que le Burundi s’impliquait directement dans un conflit qui n’était pas le sien en soutenant la coalition de Kinshasa.
Cette déclaration intervient dans un contexte de forte tension, le M23 (prétendument soutenu par le Rwanda) continuant son offensive militaire et progressant vers la ville stratégique d’Uvira, près de la frontière burundaise. Cette avancée met en lumière la fragilité de l’accord de paix récemment signé à Washington par les dirigeants rwandais et congolais. L’escalade des combats a déjà engendré de lourdes pertes, l’ONU faisant état d’au moins 74 morts, majoritairement des civils, et 83 blessés dans la province du Sud-Kivu.
Malgré l’intensification des combats, le M23 a réaffirmé que la seule issue à la crise actuelle résidait dans la négociation. La branche politique du mouvement a annoncé la préparation du départ prochain de sa délégation pour Doha, où elle a été invitée pour une nouvelle série de pourparlers visant à forcer Kinshasa à la table des discussions. Parallèlement, le Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs (GCI) a exprimé sa « profonde préoccupation », soulignant que l’offensive du M23 autour d’Uvira risquait de déstabiliser toute la région des Grands Lacs.