Le président kényan William Ruto a livré un discours musclé ce jeudi lors de la 17e session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA), dénonçant avec force l’injustice climatique subie par le continent africain. Devant des délégués de plus de 170 pays, M. Ruto a appelé à une action mondiale urgente et équitable.
La Crise Climatique, une « Expérience Quotidienne »
Le président Ruto a affirmé que pour l’Afrique, le changement climatique n’est plus une théorie lointaine, mais une dure réalité vécue au quotidien.
« Les Africains paient le prix d’une crise qu’ils n’ont pas provoquée. Ces extrêmes deviennent la nouvelle norme mondiale », a-t-il déclaré, pointant du doigt la responsabilité historique des pays industrialisés (les pays du Nord).
Le chef d’État a rappelé l’impact immédiat des catastrophes climatiques :
* Sécheresse : Le Kenya a été contraint de déclarer l’état d’urgence nationale dans 20 comtés, exposant les citoyens à un risque grave de famine et de pénurie d’eau.
* Insécurité : La multiplication des inondations et des tempêtes violentes menace directement la sécurité alimentaire et hydrique sur tout le continent.
L’Appel à une Transformation Juste et Équitable
Au-delà de l’urgence environnementale, le président kényan a soulevé la question de l’équité dans la transition vers une économie numérique et verte.
M. Ruto a mis en garde contre le risque de reproduire les anciennes injustices si les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle et l’électrification ne sont pas encadrées par des principes d’équité et de protection environnementale.
Avertissement : « Si cette transformation n’est pas en phase avec la protection de l’environnement, l’équité et la dignité humaine, nous risquons de bâtir une nouvelle économie de haute technologie sur les vieux fondements de l’extraction, de l’exclusion et de la pollution », a-t-il averti.
L’Afrique, Co-Architecte des Solutions
Le discours s’est achevé sur une note d’engagement, soulignant le rôle proactif de l’Afrique dans la lutte contre le réchauffement climatique.
M. Ruto a insisté sur le fait que le continent n’est pas uniquement une victime, mais un moteur de solutions, citant notamment les sommets sur le climat organisés à Nairobi et à Addis-Abeba en 2023 et 2025.
L’UNEA, qui se tient cette année sous le thème « Promouvoir des solutions durables pour une planète résiliente », est l’occasion pour le Kenya de renforcer son rôle de leader en matière de gouvernance environnementale mondiale, un objectif qui passe, selon son président, par un PNUE plus fort et plus inclusif.