BISSAU — La Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP) traverse une crise institutionnelle majeure. Le gouvernement de la République de Guinée-Bissau a annoncé ce lundi 15 décembre 2025 la suspension immédiate de toutes ses activités au sein de l’organisation lusophone, dénonçant de graves manquements et le non-respect de sa présidence.
Des « violations répétées » des Statuts
Dans un communiqué de presse ferme, le Ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération Internationale et des Communautés de Guinée-Bissau justifie sa décision par des « violations répétées des Statuts de l’organisation ».
La Guinée-Bissau, pays membre fondateur de la CPLP et actuellement Président en exercice, affirme avoir été exclue de « réunions et décisions », ce qui contrevient aux Statuts qui garantissent « l’égalité souveraine, la participation pleine et la concertation politico-diplomatique entre les États membres ».
Le point de friction : La non-reconnaissance de la présidence
Le principal point de friction semble être la « non-reconnaissance de la Guinée-Bissau en tant que Présidente en exercice de la CPLP ».
Le gouvernement estime que ce non-respect de sa présidence « constitue une atteinte grave à la légitimité institutionnelle » de l’État bissau-guinéen au sein de la Communauté et « compromet la crédibilité de l’Organisation » aux yeux de ses membres et de la communauté internationale.
Manque de transparence dénoncé
Le communiqué pointe également un déficit de bonne gouvernance au sein de la CPLP :
Les décisions de l’organisation ne sont « pas accompagnées de justifications claires ».
Il y a un manque de « transparence procédurale ou de mécanismes de suivi » pour garantir la légitimité et l’efficacité des actions entreprises.
La suspension maintenue jusqu’à un « respect strict »
La Guinée-Bissau précise que la suspension de sa participation sera maintenue « jusqu’à ce que le respect strict des Statuts et de la Présidence de la CPLP soit pleinement rétabli ».
Cette décision est présentée comme une démarche « ferme et catégorique » reflétant la détermination du pays à « défendre sa souveraineté et à exiger le respect total des principes qui régissent la CPLP ».
Cette crise met la CPLP sous pression, exigeant une clarification rapide des griefs soulevés par la Guinée-Bissau afin d’éviter une désintégration institutionnelle.