La venue du président Français Emmanuel Macron au Cameroun a un lien étroit avec la situation économique très peu reluisante que traverse la France. Carrément à genoux, la France compte énormément sur le Cameroun, pour se relever.
La venue d’Emmanuel Macron au Cameroun n’est pas un fait banal. Il ne s’agit pas non plus des usages diplomatiques qui convoquent des visites de courtoisie et autres moments récréatifs au sommet. Elle a un rapport avec la situation économique de la France qui n’est pas au top. Économiquement à plat, la France n’aurait pas d’autres choix que de s’humilier en venant se jeter aux pieds du Cameroun.
En chiffres
En agonie, l’Élysée essaie tant bien que mal de négocier de nouveaux contrats afin de sauver la France, du fait de la position stratégique du Cameroun en Afrique Centrale et même dans le golfe de guinée. En effet, la France est un pays en quasi faillite : – 120% du PIB d’endettement, soit une dette totale de plus de 3000 milliards d’euros. Pour payer seulement les intérêts de sa dette qui vont allègrement vers les 3%, elle devra dépenser l’équivalent de 4% de son PIB déjà moribond. Ceci est non finançable par le budget de l’Etat; le budget 2022 de la France prévoit 315 milliards euros de recettes totales fiscales et non fiscales. Lorsqu’on considère que les dépenses de l’année représentent 475 milliards d’euros, le montant du déficit budgétaire prévu (ils vont emprunter pour faire face à toutes les dépenses prévues), est de 160 milliards €, ceci signifie que ce pays dépense 53% de plus que les recettes du budget.
L’euro
Ce qu’il est aussi important de comprendre est que la situation économique de la France a pris un coup avec la baisse de l’Euro. L’Euro est en dégringolade accélérée avec une baisse de 17% en trois mois, et la France n’ayant pas grand-chose à exporter, la situation se dégrade davantage puisqu’elle est obligée d’acheter plus cher pour ses importations, notamment le gaz, le pétrole, les autres matières premières, etc. Le taux d’inflation est de plus de 5% et va en s’aggravant, attaquant gravement le pouvoir d’achat des ménages déjà appauvris par la crise du Covid et les mauvaises décisions prises pour y faire face.
Pour juguler le taux d’inflation, la solution classique est d’augmenter les taux d’intérêts. Or, avec son niveau d’endettement, cela aggraverait encore plus le poids des remboursements sur le budget. Dans un cycle infernal et fatal, jusqu’à la faillite totale, et si les taux d’intérêts ne sont pas augmentés, c’est un appauvrissement généralisé des populations, et sans doute des révoltes populaires graves… Raison pour laquelle il est important et fort opportun pour la France de chercher de nouveaux contrats.
Pourquoi le Cameroun ?
Il faut bien le dire, la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le continent Européen ont mis à mal les économies du vieux continent. Même l’Allemagne, première puissance économique Européenne ploie sous le poids de grosses difficultés économiques. Le plus urgent est de trouver un moyen pour palier à la crise du gaz, car les vannes du gaz Russe consommé à grande échelle en Europe sont désormais bouchées. Si la consommation en énergie est un peu réduite en période d’été, elle est cependant doublée pendant l’hiver, tous les ménages ayant absolument besoin de chauffage, donc d’énergie.
Face à la menace qui se profile à l’horizon, la panique contraint donc la France à se retourner toute honte bue vers ceux des pays de son « pré-carré » qui peuvent soit convaincre d’autres État à se pencher sur la question de son aide, soit alors apporter eux-mêmes des solutions. Le Cameroun jouit d’une position stratégique dans la sous- région et au-delà. Le sage d’Etoudi est un personnage influent et très écouté en Afrique. Nul doute donc que pour ce qui concerne le Golfe de guinée, qu’en négociant au profit de la France, il sera forcément écouté.
Faut-il le rappeler, le président Paul Biya figure parmi les personnalités les plus consultées de l’Afrique, tant pour les questions internes aux États que pour celles qui engagent les sous-régions et tout le continent. Mais en plus, le Cameroun lui-même dispose des ressources naturelles en gaz et dérivées capables de faire l’affaire. La péninsule de Bakassi qui fait l’objet des troubles internes est posée sur un gros gisement de pétrole que les sécessionnistes aidés par le Canada veulent prendre de force au Cameroun, en finançant une sécession qui leur permettrait de s’asseoir plus tard sur ce butin. La France pourrait donc convaincre le Cameroun d’amorcer le projet d’exploitation de ce vaste champ. Mais bien plus le Cameroun lui-même producteur de pétrole est sollicité, tant pour améliorer ses contrats externes relatifs aux exploitations et au raffinage. Rappelons que la Sonara n’est véritablement pas encore remise de son incendie d’il y a quelques années…
Le Cameroun est un grand pays
Il est nécessaire de revoir le contexte de la visite du président Macon au Cameroun, pour comprendre que le Cameroun est un grand pays. Il s’agit ici de bien prendre conscience que la France, non seulement est un pays développé, mais qu’il s’agit de la deuxième puissance Européenne et probablement la quatrième ou la cinquième mondiale. Lorsque du haut de ce qu’elle est, vient s’agenouiller devant le Cameroun, c’est que notre pays n’est pas à négliger, tant sur le plan de la géostratégie sous-régionale qu’Africaine et internationale.
Paul Biya le sage
Il faut aussi le relever pour ironiser un peu, que le vieux sage d’Etoudi a là l’occasion de rappeler à son fils Macron l’impératif du respect mutuel des États et donc de la non-ingérence dans les affaires internes et celui du respect des ainés. À deux reprises en effet, le président Macron, curieusement toujours face à face avec des ennemis du Cameroun, n’a pas hésiter à saborder l’image du Cameroun avec des déclarions peu courtoise. La grandeur et la sagesse du chef de l’État camerounais qui n’a réagi à aucune de ces provocations humiliantes sont à saluer, dans un contexte Africain marqué par des vents d’hostilité à la France. En acceptant de recevoir Macron, Paul Biya envoie un Message fort à la France, à toute l’Afrique et aux autres puissances. « la gesticulation n’est pas signe de vigueur », a t’il souvent déclaré.
