Le président Gabonais Ali Bongo a promis qu’il sera candidat à sa succession lors de la présidentielle de 2023. Une déclaration qui tonne comme une bombe, au moment où la communauté internationale s’interroge sur la capacité du président sortant à diriger son pays.
C’est à l’occasion d’un meeting de la célébration du 54ème anniversaire du PDG, organisé à Libreville le weekend dernier que le président a saisi l’occasion pour annoncer sa candidature à un troisième mandat à la tête du Gabon. Le président Ali Bongo Ondimba est apparu en forme dans la salle du meeting, sans sa canne…
« Je serais là avec vous, pour vous ».
Le président Bongo tout en joie a fait la grande annonce : « Chers camarades, 2023 approche à grands pas. Je serais là avec vous. Je serais là avec vous, pour vous. La seule issue sera la victoire, une victoire franche, nette indiscutable. » Le mot est lâché, confirmant ainsi les soupçons et les pics de nombreux responsables politiques Gabonais.
Là où ça coince
La candidature d’Ali bongo a du mal à trouver des justificatifs dans l’opinion internationale, et pour plusieurs raisons. Le président a disparu de la scène publique depuis 4 ans, à la suite d’un AVC. Son état de santé a connu une dégradation considérable qui l’a conduit tour à tour sur un fauteuil roulant, avec une légère amélioration, aux côtés d’une canne. Ce sont quelques conséquences visibles…sauf que c’est une vue de façade qui cache mal une réalité que vivent les Gabonais eux-mêmes.
Gouvernement de l’ombre
Marc Ona de la société civile, estime que le Gabon n’est pas dirigé par Ali Bongo mais par un petit groupe de personnes qui ont intérêt que celui-ci reste au pouvoir : « Depuis que Ali Bongo est tombé malade, les Gabonais n’ont jamais été convaincu de sa capacité à gérer le pays. Et nous avons demandé qu’un Certificat médical soit présenté, qui prouve que Ali Bongo est encore en capacité de conduire les affaires du pays. Ce certificat médical a été refusé. »
« Ali Bongo est devenu un zombie malade »
Jean Ping, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2016, demande que la vacance du pouvoir soit déclarée en raison de l’état de santé de l’actuel président. Il soutient qu’Ali Bongo, victime d’un AVC en 2018, n’est plus en état de diriger le Gabon et appelle la Cour constitutionnelle à le déclarer inapte. Selon lui, la population est exsangue et disposée à un changement de régime. Tout en appelant à une transition pacifique du pouvoir, il exige qu’elle ait lieu avant la prochaine élection présidentielle, prévue en 2023.
Élections contestées.
Les élections présidentielles de 2028 ont connu une issue sanglante pour les Gabonais, dont une dizaine est décédée dans le vaste mouvement de revendication né des contestations post électorales. De nombreux leaders politiques ont condamné un scrutin volé par le PDG. « Je ne reculerai pas », a déclaré jean Ping qui a poursuivi avant d’affirmer sa détermination « à faire triompher l’alternance et l’idéal démocratique ».
Des lendemains incertains
Il faut donc s’attendre à une nouvelle montée du climat social au Gabon au lendemain des élections présidentielles de 2023. Les Gabonais ont presque vomi ce nom de famille au pouvoir depuis plus d’une cinquantaine d’années. Le risque des violences est à craindre, mais également un coup de fouet à la démocratie, déjà obstruée par une révision constitutionnelle aux conséquences fâcheuses.