Une semaine après la clôture de la Can au Cameroun, l’actualité migre dans les marchés. En dehors de certaines denrées alimentaires qui connaissaient des prix en hausse, se sont ajouté un lot d’autres produits. Notamment, le savon, la farine, le pain et le sucre.
Savon : le prix mousse
Catherine est une femme au foyer et mère de cinq enfants. Elle vient de faire le tour du marché Mvog-Mbi. Mais, son panier est toujours vide. Même un fruit, elle n’a pas pu s’en procurer. Les prix des produits semblent être harmonisés et surprenants. Elle va se diriger vers un vendeur de savon. Celui-ci en a diverses variétés (Mayor, Azur etc.). À sa grande surprise, le prix d’un morceau de savon de 200 frs CFA qu’elle avait l’habitude d’acheter a grimpé. Désormais, il faudra payer 250 frs CFA. « Seigneur mon Dieu ! Même les habits on ne pourra plus laver dans ce pays. Tous les jours les prix augmentent au marché. Mon fils ? Qu’est ce qui ne va pas pour le prix du savon ? Tu peux m’expliquer ? », Interroge-t-elle le vendeur ambulant.
Le petit commerçant, lui, semble rien ne maitriser sur ses prix. « Tout le monde vend à ce prix. Est-ce que moi je vais faire autrement. Je cherche aussi l’argent. Vous pouvez aller vérifier un peu partout. On vous dira la même chose la mère », de répondre, le vendeur. En effet, cette situation est la même ou presque, un peu partout dans les marchés dans la cité capitale. Certains camerounais, face à cette réalité poussent depuis lors des cris de détresse et recours.
Farine : 1kg coûte désormais 600 frs CFA
Il n’est plus possible pour tous les camerounais de se s’approcher d’un sac de farine, dans une boutique. Depuis quelques jours, dans certaines boutiques et magasins, la situation est plus qu’alarmante pour les vendeurs de beignets. « Eh la mère ! Tes beignets d’aujourd’hui là, c’est la magie. Tu as vraiment diminué la grosseur et c’est 20 frs. On va s’en sortir l’année ci ? », S’adresse Raymond, venu prendre son petit déjeuné dans un restaurant. Il n’est pas le seul à faire cette remarque ce jour-là. Il est 8 h, le 19 février dernier au carrefour Olezoa, à Yaoundé. « Désolé ! Mais, il faut se plaindre auprès des vendeurs de farine. Un kilogramme coûte 600 frs CFA. Vous voulez que je fasse comment ? Si je maintien le rythme des fois précédentes, je ne pourrais pas gagner. Il faut que je gagne aussi quelque chose », explique la vendeuse.
Les raisons de cette hausse de prix de farine varient d’un grossiste à l’autre. « On dit que le prix du blé a augmenté. Certains parlent de pénurie. Nous même, on ne comprend pas. Vous le savez comme moi que vous ne saurez acheter quelque chose à 5OO frs pour le revendre à 500 frs CFA », explique Mamoudou. Certains dans la foulée parlent d’un chantage des vendeurs. « Il n’y a rien. Dans certains magasins, rien n’a changé. Ce sont les vendeurs seuls qui savent pourquoi ils augmentent les prix. Tout ça pour faire croire aux gens qu’il y a pénurie. Ils ont des stocks et stocks dans les magasins sombre », lâche un jeune homme.
Le pain : la baguette diminue et le prix augmente
« On va seulement marcher devant le ministère de commerce. À Yaoundé, si le pain augmente, ça veut dire que nous sommes morts. Nous sommes finis. Le pain est le dernier produit de recours que chaque camerounais peut s’acheter quand tout ne va pas. Si on augmente encore, je ne sais plus quoi dire. Le pays ci est foutu. C’est fini », se plaint un père de famille. Depuis bientôt deux semaines, le prix d’une baguette de pain de 200 grammes a augmenté de 25 frs CFA.
Avant, les pains coutaient 50, 100 ou 125 frs CFA. Aujourd’hui, il faut augmenter 25 frs de plus pour s’offre n’importe qu’elle variété. En réalité, dans certaines boulangeries, les prix sont restés intacts. Sauf que, la baguette du pain en diminué en gramme. L’épaisseur a fondu. Question de savoir sur les mobiles de cette hausse, tous pointent d’un doigt accusateur le blé. Depuis lors, certaines boutiques et boulangeries sont de moins en moins fréquentés par des camerounais.
Sucre : le prix amer
« Eh ! Ton thé n’est même pas sucré aujourd’hui. Est-ce que tu peux ajouter quelques morceaux dans ma tasse », remarque un client dans un tourne dos en cette matinée du 20 février dernier au Carrefour Mvogt Atangana Mballa. « Je peux vous ajouter un morceau de sucre, mais pas plus. Vous savez qu’on achète plus le kilogramme du sucre au prix d’avant. Avant, c’était 750 frs. Maintenant, on nous vend cela à 800, 850 frs CFA », explique la dame à son client. Depuis bientôt 3 semaines et plus, certaines boutiques aux quartiers et points de vente dans les marchés vendent un carton de sucre carreau à 800 et 850 frs CFA. Pourtant, il y a un mois, bien avant, il se vendait un carton de sucre carreau à 700 frs CFA.
En réalité ce changement varie d’une boutique à l’autre. Chez les grands boutiquiers du marché, il n’y a pas une raison valable et concrète qui explique cela. Au regard du constat fait sur la saveur de prix du sucre, il est encore temps pour les autorités en charge de la régulation et règlementation des prix de ces produits de premières nécessité de sortir de leur cachette.