Entre construction des habitations à base de matériaux locaux, exonération par l’État des taxes sur les matériaux de construction ou encore la facilitation de l’accès au foncier, ce ne sont pas les propositions qui manquent.
Au Cameroun, de milliers de personnes vivent dans des habitations précaires ne présentant pas les normes de qualité. C’est dans cette logique que le premier ministre annonçait en décembre 2023 que le gouvernement projette la construction de 550 nouveaux logements dans les villes de Yaoundé et de Douala. Dans la même veine, le ministre en charge de l’habitat et du développement urbain, annonçait la construction de 157 logements à Yaoundé, dans le cadre du programme de construction de 10 000 logements sociaux et de l’aménagement de 50 000 parcelles constructibles, lancé par l’Etat depuis 2010.
En dépit de ces efforts du gouvernement et de l’apport des privés, le déficit demeure toujours criard. Comme solution, certains proposent, la construction de plus de 200 000 logements par an à base des matériaux les plus basiques produits localement. Tel est également, la proposition de plusieurs organisations de la société civile à l’instar de ASSOAL qui a mis en œuvre un projet pilote qui démontre comment construire des maisons à faible coût, en utilisant les matériaux locaux tels que : la terre, les pierres ou encore de l’argile. Sur ce coup, la mission de Promotion des Matériaux locaux (Mipromalo) devrait jouer sa partition en remplissant sa mission qui est la valorisation de l’emploi des matériaux fabriqués localement produits dans leurs usines, tels que les briques en terre cuite, les tuiles en latérite et bien d’autres.
Comme autres solutions, Joseph Ndi Ndjala, propose à l’Etat d’agir sur le foncier et de structurer l’industrie de la construction. C’est-à-dire que dans le premier cas, l’Etat doit prendre sur lui de créer des facilités pour augmenter la production des logements. Et dans cet engagement, il doit par exemple faciliter l’accès aux terres que ce soit pour les particuliers qui veulent construire leurs maisons, les privés qui entendent investir dans le secteur de l’immobilier ou encore pour la structure publique en charge de la construction des logements sociaux à savoir la SIC. L’un des responsables de cette entreprise ne se plaignait-il pas lors du dernier salon de l’action gouvernementale en ces termes : « Que ceux qui sont censés mettre les terres à la disposition pour la construction des logements le fassent ».
En outre, l’urbaniste, chef de département des métiers d’arts de bâtir, d’architecture, d’urbanisme et de paysage à l’institut des beaux-arts de l’université de Garoua, propose à l’Etat de structurer l’industrie de la construction en agissant par exemple sur la réduction ou alors l’exonération des frais de douane des matériaux de construction. Toute chose qui aura pour avantage de réduire le coût de construction et par ricochet de résorber à moyen terme, le déficit chronique de logement. Un déficit reconnaît le gouvernement, estimé à environ 2,5 millions d’unités et qui s’accroit de 200 000 logements par an. Une situation encouragée non seulement par la démographie galopante surtout dans les principales villes du Cameroun, mais bien plus, par la paupérisation des populations et le chômage chronique.