Le camp de réfugiés de Nur Shams, à l’est de Tulkarem, se vide de ses habitants ce mercredi. Sous la contrainte d’un ordre de démolition émis par l’armée israélienne visant 25 immeubles résidentiels, des centaines de familles palestiniennes quittent ce qu’il reste de leurs foyers, emportant leur vie dans des ballots de fortune.
C’est une scène de désolation qui se répète dans le nord de la Cisjordanie occupée. Depuis ce matin, les points de contrôle entourant le camp de Nur Shams sont le théâtre d’un déplacement forcé. Sous la surveillance de soldats israéliens et sous l’assistance du Croissant-Rouge palestinien, les résidents franchissent les barrages après avoir été fouillés, laissant derrière eux des quartiers entiers promis aux bulldozers.
« Où iront ces familles ? » : Le désespoir des résidents
Pour les habitants, le choc est immense. La plupart sont déjà des réfugiés ou des descendants de réfugiés qui avaient investi leurs économies pour stabiliser leur vie dans le camp.
« C’est de la douleur et de l’angoisse pour toutes les familles. Cette scène se répète à Tulkarem, à Nur Shams et à Jénine. Où iront ces familles qui ont travaillé pendant des années à se protéger à la sueur de leur front ? » s’interroge Haya, une résidente en larmes alors qu’elle évacue son domicile.
Pour d’autres, comme Salim, l’ampleur des destructions accumulées lors des précédentes incursions rend de toute façon la vie impossible : « Même si les gens reviennent, ils ne pourront plus entrer ou vivre ici. Les caractéristiques du quartier ont complètement changé. C’est une tragédie. »
L’OLP dénonce une violation du droit international
Le Département des affaires des réfugiés de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a immédiatement réagi en condamnant ces ordres de démolition. Dans un communiqué publié mardi, l’organisation a exhorté la communauté internationale à intervenir pour :
* Stopper les démolitions en cours.
* Garantir le droit au retour des déplacés dans les camps du nord de la Cisjordanie.
* Soutenir l’UNRWA (l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens) dans sa mission de reconstruction.
Un contexte de violences sans précédent
Au moment de la publication, l’armée israélienne n’avait pas encore émis de commentaire officiel sur ces démolitions spécifiques, bien qu’elles s’inscrivent dans une intensification des opérations militaires en Cisjordanie depuis le 7 octobre.
Le bilan humain dans la région ne cesse de s’alourdir :
* Plus de 759 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou les colons depuis octobre dernier.
* Au moins 26 Israéliens ont péri dans des attaques menées par des Palestiniens durant la même période.
En chiffres : Le camp de Nur Shams ce mercredi
* 25 : Le nombre d’immeubles résidentiels visés par l’ordre de démolition.
* 100% : Les familles évacuées assistées par le Croissant-Rouge palestinien aux check-points.
* 7 octobre : La date charnière depuis laquelle les tensions ont atteint un niveau record.