La France serait-elle bientôt à la barre du conseil de sécurité de l’ONU ? une question qui mérite d’être posée car la plainte que le Mali a déposée en août dernier contre la France devant le Conseil de sécurité des Nations unies accusant Paris de violer son espace aérien, de renseigner et d’armer les groupes armés terroristes contre lui est toujours d’actualité. Les autorités maliennes réclament toujours la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité pour présenter les preuves, qu’elles affirment détenir, du soutien apporté par la France aux terroristes lors de l’attaque de Tessit.
Après la présidence tournante de la Chine en août dernier, le Mali mise cette fois-ci sur la Russie, son allié historique pour convoquer cette réunion d’urgence. La question qui se pose, la Russie la convoquera-t-elle ? En tout cas c’est le souhait de certains Maliens. Mais cette fois ci aussi cette réunion d’urgence n’a aucune chance d’aboutir parce que dans les textes qui régissent l’ONU en l’occurrence le Conseil de sécurité qui est l’instance suprême, cette tâche revient aux quinze membres du Conseil de sécurité sur le plan procédural. Et d’ores et déjà les 3 poids lourds du Conseil de sécurité qui détiennent le droit de véto à savoir les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France ne sont pas favorables même au moment où la Chine présidait au mois d’août dernier.
Depuis le 1er avril, la présidence tournante du Conseil de sécurité, l’organe exécutif de l’ONU, est assuré par la Russie, un rôle qui tourne mensuellement entre les 15 membres de cette institution. Si certains Maliens se réjouissent que la Russie soit à la tête du Conseil de sécurité de l’ONU pour ce mois d’avril, cependant, à échelle internationale l’on dénonce la faillite complète de l’ONU et beaucoup se demandent pourquoi la Russie préside en ce mois avril le Conseil de sécurité alors que l’invasion de cette dernière bat son plein en Ukraine ?
En fouillant dans les règlements des Nations unies, l’évènement était prévu dans le calendrier de l’ONU. La présidence du Conseil est assurée par chacun des 15 membres à tour de rôle pendant un mois. La rotation s’effectue dans l’ordre alphabétique des noms officiels des Etats membres en anglais. Cette règle de rotation existe depuis la création de l’organisme en 1946, et le président du Conseil est considéré comme son porte-parole.
La nation qui le préside a pour tâche de coordonner les actions du Conseil de sécurité. Elle établit un ordre du jour et tranche les différends politiques, agissant parfois en tant que diplomate ou intermédiaire entre des groupes en conflit. Le président du CS est autorisé à appeler les parties en conflit à « faire preuve de retenue ».