Face à la fréquence des accidents de la route, les autorités ivoiriennes ont organisé mardi une séance d’explication avec la presse et les internautes pour clarifier la politique du gouvernement en matière de sécurité routière. Selon le dernier Conseil national de sécurité, il y a en moyenne 46 accidents par jour. En 2022, les autorités ont dénombré 1050 tués sur les routes, contre 1500 en moyenne, entre 2012 et 2019.
Principal objectif du ministère des Transports : réduire de moitié le nombre de personnes tuées sur les routes d’ici à 2030. Pour y parvenir, le gouvernement compte changer le comportement des conducteurs. Car d’après les statistiques officielles, 95% des accidents sont liés à l’action humaine.
Parmi les projets en phase de test figure l’examen du code de la route, qui devrait être informatisé afin de lever toute suspicion de corruption concernant l’administration.
Le gouvernement entend jouer sur deux leviers : la répression et la sensibilisation. Cela devrait notamment passer par la mise en place d’un permis à points, dans lequel certains les délits seront fortement pénalisés. Moins 6 points sur 12 par exemple pour un conducteur au volant avec son téléphone portable ou encore la suspension du permis pendant six mois en cas d’alcoolémie au volant. De fortes amendes et des peines de prison sont aussi prévues selon la gravité de l’infraction.
Autre outil : la vidéo-verbalisation. Sur Abidjan, cet appareil aurait permis de réduire le nombre d’accidents fin 2022 : « il y a eu une prise de conscience du conducteur », constate Etienne Kouakou, le directeur de la Coordination des transports terrestres. Selon ce responsable, sur neuf millions de vidéos de surveillances cumulées depuis 2021, un tiers concerne des excès de vitesse.
Côté sensibilisation, il y aura des « séances de formations continue », notamment pour les professionnels des transports. Deux nouveaux centres délivrant un certificat d’aptitude de contrôle routier devraient ainsi bientôt être créés.