26 décembre 2024, 6:00 pm

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Eau potable : Yaoundé toujours à sec

Les avis recueillis auprès de la société Camwater, entreprise publique en charge de la production et la distribution de l’eau potable au Cameroun, les « manques épisodiques » observés à Yaoundé sont liés pour l’essentiel, « aux nombreux dysfonctionnements de la station d’Akomnyada qui alimente la ville de Yaoundé ». En termes de disfonctionnements, le communiqué de la Camwater ne donne pas de précisions, mais le constat est clair, de nombreux quartiers de la ville de Yaoundé sont à sec, et les populations ont du mal à s’approvisionner, à la pompe.

…pourtant

Pourtant c’est à coup de milliards, 4 milliards de FCFA pour être précis que des investissements ont été réalisés pour la réhabilitation et l’extension de cette infrastructure de production. Mais confesse l’entreprise dans un rapport qu’elle vient de rendre public, « depuis la fin des travaux en 2017, cette station n’a jamais produit le volume escompté (300 000 m3 par jour) ».

Sa production oscille entre 120 000 et 150 000 m3 par jour. « Or la démographie est galopante et les besoins ou la demande est devenue très forte avec les nouveaux quartiers », révèle Camwater. Aujourd’hui, la demande à Yaoundé et Mbalmayo, deux villes alimentées par la station de captage d’Akomnyada, se situe autour de 300 000 m3 d’eau par jour.

Faible production

Cette faible production est expliquée, entre autres, par le fonctionnement anormal des groupes électropompes ; la défaillance du fonctionnement automatique des groupes électropompes de captage ; la difficulté d’intervention sur les problèmes électriques ; la discordance des vannes en cas de coupure de courant ; la profondeur insuffisante de pose des canalisations d’aspiration ; la non-immobilisation des conduites d’aspiration au fond du fleuve ; la faible taille des mailles des crépines d’aspiration, etc.

La question ici est de savoir comment en est-on arrivé là, alors que des études de tous genres ont été réalisées avant de réaliser les récents investissements qui ont couté 4 milliards au trésor public ? A qui a servi cette somme faramineuse, si le résultat escompté ne suit pas ?

Eau boueuse

Le rapport révèle également des faits troublants sur la qualité de l’eau produite dans cette station. À titre d’illustration, pour ce qui concerne les points d’injection du chlorure ferrique (produit utilisé pour purifier l’eau), Camwater indique qu’il y a perte du produit ; mauvaise coagulation ; impact sur les membranes ; non-maîtrise du volume d’eau brute à coaguler ; non-maîtrise du volume du produit à injecter ; faible capacité des pompes doseuses ; caractéristique inconnue des pompes doseuses, etc.

Dans les bacs d’eau brute, la société signale un défaut des capteurs de niveau ; des débordements fréquents des bacs d’eau brute ; l’absence de canalisation de drainage des eaux de vidange et de trop-plein vers les égouts ; le déversement des eaux de vidange et de trop-plein dans la nature ; l’inondation de l’aire de traitement avec l’érosion du sol ; la perte d’eau brute et la baisse de rendement de production. Au « poste de dosage de la soude 50% », un autre poste de traitement, Camwater observe la non-maîtrise du volume d’eau à traiter ; la non-maîtrise du volume de la soude 50% à injecter ; le fonctionnement des pompes doseuses non asservi au débit d’eau à traiter, etc. Au niveau du poste de préparation des produits de traitement, l’entreprise constate des pompes de transfert des produits inadaptées pour le fonctionnement industriel ; le faible débit de transfert des produits mis en œuvre des bacs de préparation vers les bacs de consommation, etc.

La station d’Akomnyada a été construite en 1985 et fournissait au moment de lancer sa réhabilitation en 2009, un volume estimé de 100 000 m3 d’eau/jour. Les travaux de réhabilitation, confiés aux sociétés américaines General Electric et Environnemental and Chemical Corporation, auraient dû s’achever en 2013, comme l’assurait à l’époque des faits l’ex-DG de Camwater, William Sollo. Mais pour des raisons non révélées, les travaux se sont achevés quatre ans plus tard pour un résultat « presque nul », confesse l’entreprise. Entretemps les personnes qui avaient réalisés ses travaux sont en liberté.

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