Sacerdoce ou compromissions douteuses ?
Beaucoup de citoyens camerounais s’engagent en politique sans conviction ni vision effective, efficace et efficiente. Quand d’autres utilisent la politique comme une rente vitale pour assurer leur avenir socioprofessionnel. Cela pose inéluctablement la problématique essentielle du rôle de la politique dans un Etat comme le Cameroun. Sacerdoce ou compromissions douteuses, qu’est-ce qui devrait caractériser l’engagement politique au Cameroun ?
L’engagement, est l’action de s’engager, c’est-à-dire un contrat par lequel quelqu’un déclare vouloir servir dans un domaine d’activités donné pour une durée déterminée. Dans le cadre de l’activité Politique, il s’agit concrètement d’une prestation de serment que l’on fait pour faire allégeance et marquer sa fidélité à l’idéologie Politique développée par le parti politique de son choix. Ainsi défini, l’engagement politique suppose opérer un choix judicieux pour servir l’État conformément à la profession Politique, et non se servir. Or, que constatons-nous dans le Landerneau républicain Camerounais ? Beaucoup de citoyens camerounais vont en Politique pour en faire un outil incontournable de mobilité sociale ascendante.
La politique devient une rente vitale sans laquelle, on ne saurait décider de réaliser des efforts propres. La politique dans cette optique, s’apparente à un strapontin d’expression de la vie sociale. Tu ne fais pas la politique, tu meurs comme un désœuvré. Toutes choses qui concourent à la création des lobbies et des situations rocambolesques majeures de division au sein d’un même parti politique. La division sous fond de surestimation de certaines personnalités publiques au détriment d’autres, travaillant pourtant sous une même bannière Politique, engage les uns et les autres à la création des castes, d’où surgissent des comportements à la limite du ridicule tels que les louanges faites aux personnalités publiques qu’on choisit d’aduler plus que d’autres.
Cela a pour corollaires la survenance des concepts de parrainage ou de marrainage lorsqu’il s’agit de trouver une issue favorable à l’insertion socioprofessionnelle. Ou alors, la mise en orbite de certaines personnalités publiques au détriment d’autres. D’où l’existence des compromissions douteuses. La compromission est l’action de compromettre ou de se compromettre qui se traduit par le renoncement à ses principes par lâcheté ou par intérêt. Les compromissions douteuses, en observant les partis politiques dans le Landerneau républicain Camerounais, se remarquent à travers des actes de népotisme, de clientélisme et de marginalisation de certains membres d’un même parti politique.
On se marche dessus pour cacher la lumière des autres, alors que, c’est l’union qui fait la force. L’univers d’un même parti politique devient comme un panier à crabes dans lequel les membres et sympathisants d’un même parti politique se sabordent inutilement, se regardant en chiens de faïence, au lieu de se rassembler pour faire la force du parti. Nous dans certains partis pouvoir, l’exacerbation des lobbies et des castes qui s’opposent de manière incompréhensible, mais prétextant toute honte bue, que les membres et sympathisants du parti sont tous d’accord pour cheminer ensemble. C’est pour cela que la notion de sacerdoce apparaît comme un supplément d’âme, dans un environnement Politique de compromissions douteuses.
Le sacerdoce se définit comme la dignité, c’est-à-dire la fonction qui présente un caractère presque sacré, en raison du dévouement qu’elle exige. Le sacerdoce, en un mot renvoie à la dévotion envers l’activité Politique à mener au sein d’un parti politique. Eu égard à ce qui précède, et au regard de l’ambiance qui règne dans les états-majors des partis politiques il y a lieu d’opérer une révolution copernicienne qui voudrait que, l’engagement politique soit focalisé plus sur le service à rendre à son parti politique, et aux populations, et non sur les compromissions douteuses qui contribuent plutôt à déstabiliser l’édifice Politique bâti sur une idéologie Politique à respecter.
Si de nos jours, nous constatons, pour le déplorer la déliquescence du tissu social, l’inflation galopante, les anomies sociales et la déflagration de l’environnement sociologique, cela est la résultante de la mise en veilleuse de la conception saugrenue de la politique comme lieu d’expression des compromissions douteuses, plutôt que l’expression du sacerdoce. Les militants d’un même parti politique travaillent à fragiliser leur propre édifice Politique à travers des luttes intestines interminables, sur le leadership à convoiter. C’est sur la base de cette transgression du sacerdoce en Politique au profit de l’encensement des compromissions douteuses, que le Cameroun se retrouve dans une spirale infernale du déshonneur et de l’interdit.
Et, pour cela, il devient normal qu’on impute la déliquescence du Cameroun aux compromissions douteuses qui ont pris le pas sur le sacerdoce, cette dignité à servir pour le bien public. Le chantier de reconstruction du Cameroun, politiquement parlant, consisterait désormais à s’engager en politique par sacerdoce, plutôt que pour des compromissions douteuses. Il y va de l’honneur de tous ceux qui aspirent, comme l’estiment à faire du Cameroun un pays de prospérité et de déontologie républicaine.
