Le Premier ministre malien de la transition Choguel Kokalla Maïga, accompagné d’une délégation, est arrivé jeudi, à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, pour une visite d’amitié et de travail qui s’étendra du 23 au 26 février courant.
À sa descente d’avion, le chef du gouvernement malien a été accueilli par son homologue burkinabè Apollinaire Joachim Kyelem de Tambèla à l’aéroport international de Ouagadougou.
Le Burkina Faso et le Mali, pays voisins du Sahel, dirigés présentement par des régimes militaires suite à des coups d’Etat sont confrontés à une crise sécuritaire marquée par des attaques terroristes et des conflits communautaires.
Réagissant à l’attaque meurtrière de vendredi dernier dans la région du Sahel contre l’armée burkinabè et dont le bilan provisoire était de 51 soldats tués et plus de 160 « terroristes » neutralisés, le Premier ministre malien a appelé les Burkinabè à faire confiance à leur armée.
« Ce qui vous arrive aujourd’hui, c’est pour vous démoraliser. C’est pour que vous doutiez de votre armée. Vous avez fait des choix qui ne sont pas du goût de tout le monde. On vous met la pression pour que vous doutiez de vous-même », a dit Maïga, à la presse, soulignant que le Mali a vécu les mêmes épreuves dans le passé.
Le Premier ministre malien a ajouté que le terrorisme sera vaincu au Sahel. « Nous allons gagner la guerre avec nos armées. Aucune armée étrangère ne viendra combattre à notre place. Que cela soit clair », a-t-il lancé.
Les dirigeants du Burkina Faso et du Mali, autrefois des colonies françaises, se sont engagés à revoir les relations de coopération avec la France dans un contexte marqué par la montée d’un sentiment antipolitique française sur le continent africain.
Des observateurs notent que ces deux pays sahéliens, qui ont réussi à bannir les troupes françaises en opérations sur leurs territoires respectifs, ont intensifié leur coopération bilatérale et se sont rapprochés davantage de la Russie.
Le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, avait effectué sa première visite officielle le 2 novembre 2022 chez son homologue malien, le colonel Assimi Goïta.
Le 31 janvier dernier, alors qu’il effectuait une visite de travail et d’amitié de deux jours à Bamako au Mali, le chef du gouvernement burkinabé avait émis le souhait de former « une fédération » entre le Burkina Faso et le Mali, expliquant que « pendant longtemps, nous avons passé le temps à regarder ailleurs, alors que les solutions sont juste à côté de nous ».
« Nous pouvons constituer une fédération souple, qui peut aller en se renforçant et en respectant les aspirations des uns et des autres. C’est un chantier que nous devons essayer de tracer pendant la période de transition, parce que si les politiciens reviennent au pouvoir, ce serait difficile », avait-il dit.