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MACKY SALL : Un grand homme s’en va !

Dans un tweet qu’il a publié le 31 Mai 2023, le président de la République Macky SALL parlant du dialogue national, écrivait : «Cette rencontre n’est pas une première parce que le «disso» fait partie de notre identité socio culturelle. C’est pourquoi j’ai rédigé le dialogue en principe de gouvernance qui, transcende le face à face pouvoir-opposition, intègre toutes les forces vives de la nation ; parce que la vie nationale ne peut être monopolisée par les seuls antagonismes politiques, au détriment d’autres priorités d’intérêt commun».

Il venait de lancer le dialogue national en présence de la quasi-totalité des organisations socio professionnelles, politiques et religieuses du pays. Rendez-vous a été ensuite pris, le 25 Juin 2023, pour une déclaration finale du président de la République, à l’occasion de la remise officielle, des conclusions du Dialogue. Date reportée pour hier lundi 03 Juillet 2023.

En effet, la visite présidentielle à Paris après son périple russo-ukrainien, a été fortement commentée par la presse, surtout au lendemain de la rencontre politique tenue dans la résidence sénégalaise sise à Paris. Devant ses militants qui se sont fortement mobilisés, le président de l’Apr a invité, toute l’assistance à attendre sa déclaration prochaine au cours de laquelle, il va se prononcer sur la question de sa candidature en 2024. C’est d’ailleurs au cours de cette assemblée, qu’il a lancé un appel à l’unité au sein de l’Apr et de Benno. Ses propos tenus dans la capitale française, ont été interprétés péremptoirement, par certains, comme une confirmation de sa volonté de briguer un nouveau mandat.

Le 25 Juin 2023, il reçoit les conclusions du dialogue national des mains du président de l’AFP Moustapha NIASS. Son discours du jour n’a pas permis de lever le secret sur la probabilité de sa candidature en 2024. Même si, lorsqu’il dit : «Khalifa SALL veut ma place, mes gars aussi veulent », certains y trouvent une volonté du président de partir. Car selon eux, s’il avait réellement l’intention de se représenter, il allait dire : «Khalifa Sall veut ma place, moi aussi je veux ». Toutefois, la tonalité de son discours de ce 25 Juin 2023, semble traduire la pensée d’un homme qui s’est mis au-dessus de la mêlée. C’est-à-dire, un leader qui veut sortir par la grande porte. Mais, tout cela n’était que supputation hasardeuse.

Le 01 Juillet 2023, le leader de l’Apr n’a pas changé d’approche, préférant maintenir le suspens face à ses militants et aux sénégalais en général. Le président de la République était attendu au-delà du Sénégal et de l’Afrique, par toute la communauté internationale, par les amis du Sénégal et les partenaires techniques. Il l’était aussi par ses adversaires.

Des craintes légitimes surgissent à cause des troubles politiques récurrentes dans la sous-région. Le Sénégal va-t-il basculer dans la violence après l’annonce d’une nouvelle candidature du président SALL ? Se demandait-il.

Sociologiquement, le Sénégal est totalement différent de la Côte d’Ivoire et de la Guinée où des présidents ont pu forcer un troisième mandat, presque sans dommage. Le Sénégal était en alerte sécuritaire maximum. Car, même si juridiquement, le président SALL a droit à un quinquennat, l’opposition  aurait déjà gagné la bataille de l’opinion  autour de cette question, amenant même des acteurs politiques occidentaux, à s’élever contre sa candidature en 2024.

Le peuple sénégalais est jaloux de sa démocratie. Et, il commence à s’habituer aux alternances démocratiques dans une Afrique secouée par des vagues de crises tumultueuses.  Une démocratie mature, le Sénégal doit le rester sous l’impulsion de l’intelligence utile de l’élite au pouvoir.

Les amis du Sénégal étaient tous préoccupés par les conséquences socio-politiques, de la décision du président Macky SALL, sur la stabilité du pays et de la sous-région. Le Sénégal doit demeurer une référence démocratique stable. Car, l’émergence économique ne peut être atteinte que dans un environnement de paix et de sécurité.

Dans tous les cas, les violences politiques remettraient en cause toutes les politiques publiques de développement, mises en œuvre avec succès dans le pays. Elu en 2012, le président Macky SALL a réussi aujourd’hui, la prouesse d’inscrire le Sénégal dans le club des meilleures gouvernances économiques et démocratiques en Afrique.  Dakar a surclassé Kigali sur le plan économique grâce à ses performances peu évidentes en 2012.

Par ailleurs, la confiance des bailleurs de Fonds et la crédibilité de  la signature de l’Etat du Sénégal, ont été déterminantes dans le programme de construction nationale dénommée : Plan Sénégal Emergent (PSE). Le bilan du président Sall est très satisfaisant. Il a dépassé toutes les attentes, tant au plus social, économique, sportif, financier, diplomatique, etc…

En exemples, citons juste : l’AIBD, le TER, le BRT, les Bourses familiales, la CMU, le stade Me Abdoulaye WADE, l’arène nationale, la nouvelle ville de Diamniadio, la réhabilitation des aéroports secondaires, les ponts de la Gambie, de Rosso, l’acquisition des bateaux pour désenclaver la Casamance, les ponts de Marsassoum, de Foundiongue, l’augmentation des salaires, la construction de nouvelles universités et de nouveaux hôpitaux régionaux, les découvertes pétrolières, le recrutement de policiers, de gendarmes, de militaires, de médecins, d’enseignants, le renouvellement du parc de DDD, le recrutement des jeunes, l’accès à l’eau et à l’électricité, le PUDC, le Promoville, la construction de routes, d’autoroutes, d’écoles, de CEM et de lycées, etc. En terme de réalisations, le président Macky SALL a dépassé tous ses prédécesseurs.

Par ailleurs, son mandat à la tête de la présidence de l’Union Africaine, lui a permis de mener des combats pour l’Afrique.  Il vient de décrocher l’adhésion de taille du Conseil de l’Union européenne pour soutenir la candidature de l’Afrique au G20. Il avait défendu cela  devant Joe Biden, Macron et d’autres leaders du monde.

Ensuite, l’estime de ses pairs lui a valu, son choix pour participer dans la délégation africaine devant rencontrer les présidents Poutine et Zelenski dans le cadre de la médiation africaine. En 2022, armé d’un courage rare chez les dirigeants africains, le président sénégalais s’est rendu à Sotchi pour rencontrer le président russe afin de lever le blocus sur les engrais dans les ports ukrainiens. A l’époque, il était conscient que la rupture dans la chaine de distribution des engrais, pouvait provoquer une crise alimentaire dans le continent. Malgré la pression qu’il a subie, des occidentaux qui voulaient isoler Poutine sur la scène internationale, ainsi que les critiques des média français, le président sénégalais a atterri à Sotchi. Le respect de Poutine à son égard, n’avait d’égal que le courage dont il a fait montre, en pleine crise entre la Russie  et l’OTAN.

Le président SALL a enregistré des succès importants pour son pays. Ne serait-ce que, le retour de la paix en Casamance, valait la peine d’élire Macky SALL à la tête du Sénégal.

A son arrivée en 2012, la Casamance souffrait des offensives sporadiques des rebelles venus de la Gambie pays de repli de Salif Sadio et de la Guinée Bissau, base arrière de César Attoute Badiate.  L’élection d’Adama Barrow et d’Emballo dans leurs pays respectifs, fut alors, un coup de génie géopolitique. Car, le président sénégalais, qui s’était fortement investi pour l’installation d’Adama BARROW et pour l’élection de son frère Emballo, avait bien compris qu’il fallait d’abord stabiliser ces deux pays, si nous voulons réussir la concrétisation de la paix en Casamance. Il sera ainsi aidé en cela par Barrow et Emballo qui ont empêché aux factions du MFDC de disposer de base arrière dans leurs pays respectifs. Le reste du job a été fait par les hommes du Général KANDE qui ont battu Salif Sadio, occupé ses bases et détruit tous les champs de chanvre indien.

En outre, rappelons qu’il a fallu que Yahya Jammeh quitte le pouvoir, pour que le pont de la Gambie puisse être construit. Malgré l’obtention du financement bien avant 2012, Jammeh n’en voulait pas. Il faisait chanter les chauffeurs sénégalais obligés de contourner la Gambie pour se rendre en Casamance. Le président SALL a mis fin à toutes ces tracasseries. Et, avec la chute de Yahya, Salif Sadio et ses hommes ont été délogés de Farafégny. Mieux encore, le trafic de bois, de chanvre indien, de noix d’acajou, toute cette économie illicite entretenue par les hommes de Salif Sadio en collaboration avec des proches de l’ex président gambien, a été éradiquée.

Tout le mérite revient au président Macky SALL, qui a très tôt compris les enjeux géopolitiques de la stabilisation de la Gambie et de la Guinée Bissau pour l’intérêt vital du Sénégal. Les générations futures retiendront tous ces succès du Chef de l’Etat Macky SALL. Mais, si accéder au pouvoir est difficile, le quitter volontairement, l’est encore plus. Le président sénégalais vient de donner une belle leçon de retenue, de sérénité et de responsabilité à toute l’élite politique de son pays.

Aujourd’hui, le contexte géopolitique ouest africain n’est pas assez rassurant au vu de tout ce qui se passe sur l’axe Mali/Soudan. Des coups d’Etat, du terrorisme, des conflits armés qui compromettent tous les efforts de développement. C’est un secret de Polichinelle de dire que les groupes terroristes veulent avoir accès à l’océan. Le Sénégal est l’unique verrou qui les empêche jusqu’à ce jour, d’accéder  à la mer. Le président SALL, l’a bien compris.

Ils ont tenté des pénétrations en Côte d’Ivoire au niveau du Grand Bassam avant de basculer vers le Bénin. Les groupes terroristes profitent des crises politiques pour s’implanter dans les pays fragiles. Voilà pourquoi, les dirigeants politiques sénégalais, doivent faire violence sur eux, afin d’éviter de provoquer des conflits politiques qui vont permettre aux terroristes de traverser les frontières et de se déployer sur le territoire. Les Forces de Défense et de Sécurité, ne sont que trop sollicitées dans leurs conflits politiques pour le maintien de l’ordre.

Rappelons-nous que, les crises politiques en Afghanistan en 1979, en Algérie en 1992, Irak en 2003, au Nigéria en 2009, en Egypte, en Libye, en Tunisie, Syrie en 2010, au Mali en 2012, au Tchad en 2021  et au Burkina Faso en 2022, ont ouvert la voie au terrorisme dans le Sahel. Eviter les crises politiques c’est alors, anticiper sur toutes ces menaces sécuritaires. Du Soudan au Mali, une chaine de crise sécuritaire s’entend jusqu’aux frontières sénégalaises.

Alors, pour déjouer le plan des forces déstabilisatrices, il fallait éviter d’aller dans le sens qui installerait le pays, dans une situation politiquement et socialement, conflictuelle.  Macky SALL ne l’a jamais ignoré.

Au Sénégal, les forces déstabilisatrices  avaient commencé à se déployer sur le territoire. Il existe bel et bien, une coalition de groupes religieux, de rebelles et d’acteurs politiques dont l’objectif était de déstabiliser le Sénégal. Ces forces veulent profiter des tensions politiques pour passer à l’acte. Aujourd’hui, ils rêvaient de voir le président Macky SALL annoncer sa candidature pour se greffer dans les éventuelles manifestations, afin de créer le chaos comme c’est le cas, en France depuis quelques jours.

Au vu de ses efforts, pour positionner  le Sénégal  sur le chemin des pays en voie de l’émergence, le président SALL devrait-il donner une occasion à ces «forces occultes» pour tenter d’installer le chaos dans le pays ? Le bon sens l’interdit. Si on se soucie véritablement de l’avenir de son pays, de la sécurité des personnes et des biens.

Le président Macky SALL était conscient que, l’annonce de sa candidature, allait servir de prétexte pour certains, pour relancer la machine de la violence sous-traitée avec des jeunes inconscients, des enjeux politiques en question. Des groupes payés, se préparaient à une jonction entre des forces politiques, des groupes violents et l’opposition radicale opposée à un 3e mandat. Les services de renseignement le savaient. Toutefois, ces projets funestes n’ont jamais influencé la décision du président SALL qui n’a jamais voulu marcher sur des cadavres pour conserver le pouvoir.  Le Chef de l’Etat n’a jamais été dans une logique de briquer un nouveau mandant. Il en avait fait la confiance à des autorités bien placées d’un pays étranger, ami du Sénégal. Mais, il a su maintenir le suspense jusqu’à hier afin de créer un effet surprise.

Aujourd’hui, le président Macky SALL ouvre une nouvelle ère dans la politique africaine. Il renonce à son légal et légitime 2e quinquennat, afin d’indiquer la voie à l’élite africaine au pouvoir.  Le Sénégal est le miroir de la démocratie africaine. Il ne doit pas sombrer ni dans le chaos ni dans la violence politique, comme s’apprêtaient à faire, des groupes pré positionnés dans le pays. Au-delà de Macky SALL, c’est le complot contre le Sénégal qui vient d’être déjoué par le président de la République.

La sortie de Macky SALL, par la grande porte, fait de lui, le leader africain idéal pour réconcilier les maliens, les burkinabés, les soudanais, les tchadiens, les libyens. Du moment qu’il a quitté le pouvoir par respect à sa parole donnée, il devient ainsi le leader politique, le plus respecté et  le plus écouté, dans cette Afrique en déliquescence. Parce qu’il aura quitté le pouvoir sans verser du sang, contrairement en 2012 marquée par la chute de Wade et la mort de plus de 13 sénégalais.

L’Afrique a besoin de Macky SALL pour bâtir un nouvel ordre africain de paix, de concorde et de stabilité. Depuis la mort de Nelson Mandela, l’Afrique est orpheline de leader, de patriarche. Et du Sénégal, devrait renaître l’héritier de l’ancien leader de l’ANC.

L’Afrique a besoin de Macky SALL plus que le Sénégal. Le président SALL n’a aucun droit de rester muet face à l’appel de l’Afrique soif de paix. Il est en train de réécrire l’histoire politique du Sénégal. Une histoire qui va influencer le reste du continent.

Les sociétés humaines, connaissent une mutation sociale très profonde sur fond de crises politiques. C’est qu’un Colonel sénégalais à la retraite qualifié de «syndrome de la 4e génération » dont les manifestations extérieures se voient en France, au Sénégal, au Soudan, aux Usa, etc… Il n’épargne aucun continent parce qu’exacerbé par l’Internet et ses dérivés.

L’ordre mondial est remis en cause et bouleversé par des forces nouvelles non structurées capables de faire basculer des puissances dans l’anarchie ou de plonger les Etats pauvres dans le gouffre. En renonçant à un nouveau mandat, le président SALL, coupe l’herbe sous les pieds à des ennemis du Sénégal, qui s’apprêtaient à mettre le feu dans la Cité.

Macky a beaucoup enduré. Il a beaucoup entendu. Il a accepté des choses dont les auteurs seraient punis à une peine de mort ailleurs dans le monde. Il a fait preuve de beaucoup de courage pour préserver la stabilité du pays. Qu’est-ce que ses détracteurs ne lui ont pas dit ? Il n’a jamais pris la parole pour répondre à ces derniers. Car, il a bien compris sa mission pour ne pas tomber dans les pièges de ceux qui n’ont que le verbe comme argument. Le président SALL a rejoint le panthéon des grands hommes. De par de son geste, il vient de confirmer la vitalité de la démocratie sénégalaise. Il sort du pouvoir grandi.

Monsieur le président, vous venez de renoncer à votre légal, légitime et licite 2e quinquennat, mais, au galop, tout en sueur et en larmes, les sénégalais viendront vous chercher en 2029. Macky SALL, certes, vous aurez un successeur, mais vous êtes irremplaçable !

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