Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) organise, une convention les 9 et 10 décembre 2023 à Yaoundé. Cet événement est pourvu d’enjeux dont celui du renouvellement des organes centraux du parti. Le directoire national, le directoire national des jeunes et le directoire national des femmes.
Depuis la tenue de la dernière convention en avril 2018, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Bien de cadres et de militants du parti ont quitté le train de la renaissance pour forger d’autres îlots politiques. Il y a aussi eu des cas d’exclusion des cadres coupables d’avoir commis des frasques, qui ont, d’ailleurs, alimenté la controverse au sein de l’espace public. Nécessairement, il est urgent de procéder au remplacement systématique de ces cadres démissionnaires et exclus. Question de remobiliser les troupes et d’atteindre les nouveaux enjeux et défis surtout que cette formation politique de l’opposition camerounaise est décidée à participer activement et effectivement aux prochaines échéances électorales en. De plus, les sections communales et départementales, ainsi que les fédérations régionales ont, dans une synergie collective, l’impératif catégorique de faire leur aggiornamento. Question de savoir s’il y a véritablement une symphonie entre les membres de la base militante du parti à ces trois niveaux (communal, départemental et régional).
S’il y a des frustrations, des formes de discrimination, de disqualification et de minoration de certains membres du parti à quelque niveau que ce soit, c’est l’occasion opportune de dissiper ces poches de mécontentement lors de la prochaine convention. Sur ces entrefaites, les uns et les autres doivent tenir le langage de la vérité en se regardant face-à-face afin d’aplanir des divergences et de redémarrer sous de meilleurs auspices. Toutes les plaies conflictuelles doivent être cicatrisées. Autre enjeu non des moindres celui de la redynamisation des secrétaires nationaux, dont certains sont moins visibles et peu engagés depuis l’annonce de la fièvre du boycott en 2020.
Il est impérieux, pour l’ensemble des secrétaires nationaux, de maîtriser leurs attributions et jeux de rôles qui leur sont dûment assignés et de travailler à la réalisation de leur besogne. Les secrétaires nationaux nommés, par exemple, en 2020 ont l’occasion opportune de faire un bilan sans complaisance afin de savoir qui a travaillé à la marche des activités du parti et qui a été moribond et oisif trois ans après. Leur travail devra, dans la même veine, être passé au scanner. Histoire de maîtriser les cadres actifs et les acteurs passifs. Autre enjeu celui de la refondation ou, du moins, de la réécriture de certains éléments des textes du parti afin de dissiper toute ambiguïté ou toute équivoque, objet de débats.
L’Assemblée réunie lors de la convention en décembre a donc une occasion de revoir, si le besoin se fait ressentir, certains statuts du parti. Ceux et celles qui ont, par exemple, étrenné le débat sur la durée du mandat du président national du MRC il y a quelques mois lorsque Michèle Ndoki, ancienne vice-présidente du mouvement des femmes du Mrc, avait annoncé sa décision de poser sa candidature pour challenger l’actuel leader national ont donc l’opportunité de poser ce débat s’ils en ont convenance et l’assemblée de la convention tranchera ce jour-là. Il est possible de poser d’autres points de débat concernant les textes du parti. Aux cadres et militants d’en refaire lecture et de proposer, autant que possible, des amendements.
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) doit, aujourd’hui 11 ans après, penser à la fondation d’un Think Tank qui devait travailler en collégialité avec l’académie nationale de la renaissance, dont l’actuel coordonnateur est un enseignant de Sciences politiques. L’enjeu est de contribuer à la formation de la base militante et socialiser les membres à la connaissance des idéaux et valeurs du parti. Les communicants devraient être, de manière régulière, informés et renseignés sur les éléments informatifs liés à la communication politique sur un ensemble de faits économiques, sociaux, politiques et culturels du Cameroun. Il est urgent aussi, pour le parti, de redessiner et reconsolider ses interactions avec les compatriotes de la diaspora, dont certaines catégories militantes ont observé, quelque peu, une distanciation ces derniers temps en raison des pratiques peu orthodoxes de certains cadres du parti. Il n’y a pas lieu qu’il y ait disharmonie, disjonction ou dysfonction entre les compatriotes militants du Mrc de la diaspora et des militants domiciliés au Cameroun.
Tous les maillons de la chaîne doivent évoluer ensemble pour le renforcement d’un maillage territorial autant à l’interne qu’à l’international. Il s’agit, ici, de quelques idées émergeant de l’esprit cartésien pour la compréhension des défis et enjeux de la convention du Mrc dans les prochaines semaines. C’est une œuvre collective. Chacun(e) peut se jeter à l’eau et formuler d’autres idées et initiatives nécessaires à la bonne marche de cette convention, qui, sans doute, sera un tournant décisif pour le fonctionnement de cette formation politique de l’opposition camerounaise.