La présidentielle américaine va-t-elle changer la dynamique des relations de coopération entre l’Afrique et Washington ? Alors que les américains sont attendus aux urnes pour désigner les 538 grands électeurs qui devront départager Kamala Harris et Donald Trump, les africains s’interrogent sur les enjeux de cette élection qui se tient dans un contexte géopolitique tendu. Si l’administration Biden a brillé par une indifférence totale, reléguant l’Afrique au second plan, ses potentiels successeurs vont-ils changer la donne ? Quels enseignements les africains doivent-ils tirer de cette élection ?
Le coeur de l’Afrique bat il pour le républicain Donald Trump ou pour la démocrate Kamala Harris ? À quelques heures de la présidentielle américaine qui polarise toutes les attentions, le regard de l’Afrique reste rivé sur l’identité du prochain locataire de la maison Blanche. Si l’administration Biden n’a pas porté un intérêt certain aux relations avec le continent, ses potentiels successeurs vont-ils maintenir la même approche ou vont-ils marquer une rupture?
Pour mieux comprendre les enjeux de cette présidentielle, il suffit de questionner la problématique entourant la présence militaire américaine en Afrique. L’histoire pour l’heure, retiendra que c’est sous l’administration Biden que les mouvements de contestation des bases militaires étrangères se sont amplifiés sur le continent, conduisant au démantèlement de la base de drones d’agadez au niger, l’une des plus importantes au monde.
Avec un plus de 6.500 soldats à la base, les effectifs du contingent américain ont été drastiquement réduits bien que Washington maintienne jusqu’ici une présence stratégique à travers Africom dans d’autres pays à l’instar de Djibouti ou encore du lac Tchad notamment à Garous au Nord du Cameroun. L’arrivée de Trump ou de Kamala Harris va-t-elle tout changer en optant pour une présence de moins en moins visible ?
Le moins que nous puissions dire est qu’à côté de cet enjeux sécuritaire, il ya parfois des enjeux géostratégiques inavoués, le continent étant devenu le théâtre d’un jeu d’influence insidieux.
L’arrivée de Donald Trump réputé proche de la Russie, va-t-elle consolider et renforcer les dynamiques de souveraineté impulsée par certains pays comme le mali, le Niger, le Burkina Faso ou encore le Centrafrique ? Une victoire de Kamala Harris puissant pion de l’OTAN, n’est-elle pas un atout majeur pour le néocolonialisme occidental mené contre l’Afrique ? Bien malin qui répondra d’avance à ces interrogations.
Sur le plan diplomatique
La position des États – Unis vis-à-vis de l’Afrique va t-elle évoluer au Conseil de sécurité des Nations Unies ? Sous l’ère Biden, Washington s’est montré favorable à l’octroi de deux sièges de membres permanents à l’Afrique sans droit de veto. Que peuvent Donald Trump et Kamala, vont-ils réparer une injuste longtemps décriée ?
Sur le plan économique,
Que dire de la question autour du renouvellement ou pas de l’African Growth and Opportunity Act, encadrant la levée de certaines barrières douanières pour accéder au marché américain.
Cet accord devenu une arme de chantage pour l’administration Biden face aux manoeuvres d’autres puissance en Afrique, sera-t-il prorogé de 16 années supplémentaires en 2025, tel l’un des chantiers majeur sur lequel devra se pencher en priorité le 47e président des États-Unis.
Loin de l’euphorie ayant entouré l’arrivée de Barack Obama en 2009, les africains doivent comprendre que le président des États-Unis est d’abord élu par les Américains et pour les américains. Que ce soit Kamala ou encore Donald Trump, personne ne travaillera pour les intérêts de l’Afrique. Une façon de dire qu’en relations internationales, il n’ya pas d’amis, il n’ya que des intérêts.