Les Centrafricains de Cantonnier, localité située à 600 kilomètres de Bangui à la frontière avec le Cameroun, dénoncent l’occupation illégale du territoire centrafricain par le Cameroun. Ils dénoncent une construction illégale d’un bâtiment administratif camerounais sur la zone tampon. Depuis une semaine, la reprise des travaux de construction d’un bâtiment administratif par le Cameroun sur la zone tampon encore litigieuse, crée une tension dans les relations entre les deux pays. Les autorités de la préfecture de la Nana-Mambéré estiment qu’il s’agit d’une énième violation de l’intégrité territoriale de la République centrafricaine par son voisin.
Nous sommes à Cantonnier, juste à proximité du commissariat de police de cette ville centrafricaine, flotte un drapeau camerounais implanté depuis 2013 pendant la crise. Les Centrafricains disent assister avec impuissance à l’occupation de leur territoire par l’armée camerounaise. En 2017, Jean Serge Bokassa, alors ministre de l’administration du territoire, avait suspendu les travaux de construction d’un bâtiment administratif par le Cameroun sur cette zone litigieuse. Une position farouche de la population s’y est opposée pour dire aux camerounais que cette violation de l’intégrité du territoire centrafricain par le Cameroun est un secret de polichinelle.
Selon des informations, il y a eu une altercation la semaine dernière entre les commandants des brigades de Cantonnier et de Garoua-Boulaï sur cette affaire. Les jeunes de Cantonnier attendent de Bangui une réaction d’urgence pour sauvegarder l’intégrité du territoire national. Bangui est appelé à la rescousse car les autorités locales de Cantonnier se disent dépassées par cette situation et espèrent l’entrée en scène de la machine diplomatique pour résoudre ce différend. D’ores et déjà, Marcel Bagaza, préfet de la Nana-Mambéré, ne minimise pas la portée de cette affaire. « La réponse du berger à la bergère » il fait savoir que « Primo, le sous-préfet de Garoua-Boulaï leur a dit que la zone tampon leur appartient.
Deuxio la zone délimitant la République centrafricaine et le Cameroun se trouve après la police de Béloko ». Une position géographique qui fait dire à l’administrateur bagaza qu’il s’agirait d’ un tout petit peu de la folie de la part de ses voisins, raison pour laquelle ils revendiquent leur lopin de terre qui est sur le territoire camerounais.
Selon un diplomate centrafricain, l’usage de la force pour violer l’intégrité territoriale d’un Etat membre des Nations-Unies est prohibé par les textes en vigueur. Les multiples crises militaro-politiques que traverse la RCA sont défavorables à la sauvegarde de l’intégrité territoriale du pays. La situation de Cantonnier est un cas parmi tant d’autres.