Le silence du secrétaire général de la présidence de la république à répondre à la sollicitation d’un marché de gré à gré demandé par le Mintp ferait trainer le démarrage desdits travaux.
Le retard observé par le Ministre des travaux publics concerne précisément la maitrise d’œuvre du projet chargée d’assurer la conformité architecturale, technique et économique de la réalisation du projet. Cette maitrise d’œuvre ne bénéficie pas jusque-là des moyens financiers lui permettant d’agir sur le terrain. C’est fort de ce constat que le Mintp, acculé par les populations de cet axe qui sont sur les dents et menacent de reprendre la grève suspendue en Novembre dernier va saisir le SGPR afin d’accélérer le processus.
Il lui propose alors dans une correspondance de février 2022, le passage de deux marchés de gré avec le Groupement BET DAR Group/Ecta-Btp et le Labogenie, pour les maîtrises d’œuvre technique et géotechnique des travaux de ce projet routier. Coût total, 8 milliards de FCFA au bénéfice des deux prestataires soit une prévision respective de 6 milliards et 2 milliards de FCFA. Seulement, relève le Mintp, cité par le journal Investir au Cameroun, « À date, la réponse reste attendue ». Pourtant, ajoute-t-il, une contractualisation rapide des maîtrises d’œuvre est essentielle pour le bon suivi des activités des travaux routiers et de l’enveloppe globale du projet. De l’autre côté, la procédure de contractualisation de l’entreprise italienne ICM Construction Limited est achevée. Celle-ci a souscrit son contrat qui a été transmis au visa préalable de la Caisse autonome d’amortissement (CAA) avant sa signature par le maître d’ouvrage.
Des avancées qui certes garantissent les avancées du projet, mais on ne perd pas de vue que ça traine, ça coince vraiment au niveau du choix du maitre d’ouvrage. Autre part, la signature de la convention de financement pour laquelle le chef de l’État a déjà marqué son « Très haut accord », pour sa finalisation avec la Standard Chartered Bank de Londres n’a pas encore eu lieu. Entretemps, ICM souhaite démarrer certains travaux sur le site, notamment la construction de la base vie et les études d’exécution. La construction de la route elle-même, selon M. Nganou Djoumessi, devrait commencer ce premier trimestre 2022 en principe.
Pour réaliser le projet de construction de la route Ebolowa-Akom II-Kribi longue de 180 km, le gouvernement camerounais avait attribué de gré à gré à ICM-CMC le marché de 160 milliards de FCFA au premier trimestre 2019. Le coût global du projet était alors de 168 milliards de FCFA (160 milliards pour les travaux proprement dits ; 6 milliards pour le Bureau d’études techniques et 2 milliards pour le contrôle géotechnique desdits travaux).
Mais c’est le montant de 179,63 milliards de FCFA qui figure dans le rapport d’activités 2020 du ministère des Travaux publics… pourquoi cette différences entre le montant du gré à gré et les documents tenus par le maitre d’ouvrage qu’est le ministère des travaux publics ? Pourtant, les travaux auraient dû débutés en 2021sauf que des lenteurs ont été observées dans la mobilisation des ressources, d’où les nombreux reports du début des travaux qui a provoqué le courroux des populations qui ont organisé des manifestations de rue en novembre 2021.
De nombreux membres du gouvernement avaient alors contribué à calmer cette grève en faisant des propositions pour le début des travaux avant la fin 2021, mais jusque-là rien. Dans les villages, la pression monte, les populations se disent prêtes à reprendre leur mouvement si jamais rien n’est fait en urgence.