Dans le cadre de la huitième journée africaine de lutte contre la corruption, la Commission nationale de lutte contre la corruption du Cameroun (CONAC) a lancé une série d’initiatives visant à sensibiliser et à renforcer les mécanismes de protection des dénonciateurs.
Cette année, le thème de la huitième journée africaine de lutte contre la corruption est « Mécanismes efficaces de protection des dénonciateurs : outils de lutte contre la corruption ». Pour soutenir cette lutte, la Commission nationale de lutte contre la corruption du Cameroun (CONAC) organise une série d’activités. L’objectif est de prévenir et de réprimer la corruption. Depuis le 9 juillet, des ateliers de formation destinés aux responsables des cellules anti-corruption des institutions publiques et des collectivités territoriales décentralisées sont organisés dans la ville de Bertoua, dans la région de l’Est. La campagne s’étend également à la population afin de la sensibiliser. Tout cela dans le but de prêcher une nouvelle mentalité.
Le Cameroun est actuellement le deuxième pays le moins corrompu de la zone CEMAC, après le Gabon. Selon l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2023, publié par Transparency International le 30 janvier 2024, le Cameroun a enregistré une légère amélioration en Afrique. Sur une échelle de 0 (très corrompu) à 100 (très propre), le pays d’Afrique centrale a obtenu un score de 27/100, ce qui le place au 34e rang africain et au 140e rang mondial dans le classement des pays perçus comme les moins corrompus sur 180 pays classés. Selon un rapport récemment publié par la Commission nationale anti-corruption (Conac), les actes de corruption ont coûté 4,6 milliards de Fcfa au pays au cours de l’année 2022. Ce rapport met également en lumière les secteurs les plus touchés par la corruption et les types d’infractions qui ont été dénoncées. Le ministère du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf) occupe la première place parmi les secteurs les plus touchés par la corruption.
Avec 705 dénonciations, soit 20,3% des plaintes enregistrées, le Mindcaf est accusé de détournement de fonds alloués à l’indemnisation des victimes de grands projets de l’État ainsi que de litiges fonciers. Par exemple, le rapport de la Conac révèle un préjudice financier de 67 millions de Fcfa causé par la braderie des terrains de l’État à Maroua. Le secteur de l’administration publique arrive en deuxième position avec 562 dénonciations, soit 16,8% des plaintes enregistrées. Les infractions les plus courantes dans ce secteur sont la perception indue de salaires, l’utilisation de faux documents et la corruption lors des concours administratifs. Le secteur des Finances se classe troisième en termes de corruption, avec des accusations de pratique de « pourcentages » dans les paiements et de détournement de fonds destinés aux pensions de retraite et aux rappels de carrière.
Le secteur de l’éducation se positionne en quatrième place avec 285 dénonciations, principalement liées à la mauvaise gestion des fonds d’Association des Parents d’Élèves et d’Étudiants (APEE) ainsi qu’à la corruption dans les processus de recrutement. Le secteur des Marchés est également pointé du doigt pour la corruption dans la passation des marchés publics. D’autres secteurs tels que l’Eau et l’Énergie, la Santé publique, le Commerce, les Forêts et la Faune, ainsi que les Transports, complètent le top 10 des secteurs touchés par la corruption. Les infractions dénoncées dans ces secteurs vont de l’émission de fausses factures à l’exploitation illégale des ressources naturelles, en passant par la délivrance