LUSAKA – Un vent d’unité inhabituel a soufflé sur l’Assemblée nationale zambienne ce lundi. Dans un consensus qui fera date, les députés ont adopté à l’unanimité le projet de loi n° 7 de 2025, portant modification de la Constitution. Avec 135 voix pour, aucune contre et aucune abstention, le texte a largement dépassé la majorité des deux tiers, pourtant réputée inatteignable dans un climat politique souvent polarisé.
Un vote de confiance pour Hakainde Hichilema
Pour le gouvernement, ce résultat est bien plus qu’une simple victoire législative. C’est un plébiscite pour la méthode du président Hakainde Hichilema.
« Ce qui s’est passé est remarquable. Les parlementaires ont uni le pays aujourd’hui… Ils ont convenu que la Zambie est plus grande que leurs membres », a déclaré avec enthousiasme Cornelius Mweetwa, ministre de l’Information.
Ce qui change concrètement : Les 4 piliers de la réforme
L’amendement introduit des transformations structurelles visant à rendre le Parlement plus inclusif et les collectivités locales plus stables.
– Élargissement de l’Assemblée : Le nombre de députés élus passe de 156 à 211. Ce redécoupage vise à réduire la taille des circonscriptions pour une meilleure proximité avec les citoyens.
– Introduction de la Proportionnelle Mixte : C’est la grande innovation. Si le scrutin majoritaire demeure, des sièges supplémentaires seront désormais attribués à la proportionnelle. Ces derniers sont spécifiquement réservés aux femmes, aux jeunes et aux personnes handicapées.
– Stabilité électorale : Pour éviter l’épuisement des électeurs et les coûts excessifs, aucune élection partielle ne pourra être organisée dans les 180 jours précédant une élection générale.
– Renforcement local : La limitation à deux mandats pour les maires et présidents de conseil est supprimée, et tous les mandats (nationaux et locaux) sont désormais harmonisés sur une durée de 5 ans.
Analyse : Pourquoi ce consensus ?
Atteindre l’unanimité sur une révision constitutionnelle est un tour de force. En intégrant des quotas pour les minorités et les jeunes, le projet de loi a su séduire au-delà des clivages partisans. L’opposition, y voyant une opportunité d’élargir sa base via la proportionnelle, a préféré la carte de la co-construction à celle de l’obstruction.
Le texte attend désormais la signature finale du président Hichilema pour entrer officiellement en vigueur, marquant ainsi le début de la « Troisième Voie » démocratique zambienne.