Après de nombreuses manifestations du peuple centrafricain depuis le mois de Juillet 2022 jusqu’au début de l’année en cours, qui appelaient le Président centrafricain, le Pr Faustin Archange Touadéra à organiser dans les brefs délais un référendum, celui-ci a décidé de répondre positivement à cet appel. C’est par le corps électoral que l’exercice débutera. C’est un décret présidentiel daté du 30 mai 2023 qui l’atteste. La date fixée est celle du dimanche 30 juillet 2023, la campagne référendaire, quant à elle, débutera le 15 du même mois pour s’achever le 28.
« Oui au référendum et aux réformes institutionnelles »
C’était les paroles des populations agglutinées dans les rues en août dernier. Le Pr Touadra avait entendu ces appels et ce 30 mai 2023, lors de son allocution au Palais de la Renaissance à Bangui, il a annoncé la tenue prochaine d’un référendum constitutionnel et a rassuré les âmes dubitatives sur la question, qu’il ne saurait œuvrer pour entacher la démocratie du pays mais plutôt qu’il agit en adéquation avec sa volonté de protéger les institutions de l’Etat.
« Rien n’est au-dessus du peuple souverain, président démocratiquement élu, je ne peux rester insensible aux demandes pressantes et légitimes du peuple souverain de doter notre pays d’une nouvelle constitution », a déclaré le président.
De la légalité du désir de réécrire l’histoire d’un peuple
Après avoir consulté la cour constitutionnelle, ainsi que le Président de l’Assemblée nationale, le projet d’une nouvelle constitution de la République Centrafricaine sera soumis au référendum. Une démarche louable du chef de l’Etat centrafricain soucieux de la légalité sur son territoire.
Dans son discours, tout en saluant les avancées appréciables en RCA, sous cette constitution de 2016, le Président n’a pas manqué de relever que certains « courants politiques centrafricains ainsi qu’une majorité de nos populations l’ont trouvée insuffisante ». Celle-ci ne proposant pas de solutions appropriées aux causes de conflits militaro-politiques récurrents dans le pays et n’affirmant pas suffisamment la souveraineté de l’Etat, ni son indépendance, en bref les aspirations d’un peuple avisé et assoiffé d’indépendance et de prospérité.
La République Centrafricaine entame là le même chemin que le Mali, la Guinée Conakry… Des pays africains qui ont compris l’urgence de se réapproprier leur identité politico-culturelle et sociétale.