22 décembre 2024, 2:05 am

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Déstabilisation du Sénégal : la France encore aux commandes ?

Les récents évènements qui se déroulent au Sénégal sont bien plus profonds que ce qu’une certaine opinion internationale veut bien nous faire croire. En réalité, depuis un moment Paris perd pied au Sénégal. Comme dans plusieurs pays du pré carré français, la France n’a plus l’exclusivité du marché dans le pays. Ça, Paris de l’accepte pas. L’opposant Sonko devient alors la porte d’entrée.

Pourquoi Paris veut faire partir Macky Sall ?

Si chacun des acteurs veut faire bonne figure devant l’opinion publique internationale, il n’en demeure pas moins qu’entre Paris et Dakar, les relations ne sont plus réellement au beau fixe.

Guerre en Ukraine : la position du Sénégal qui ne plait pas

Début 2022, au plus fort du conflit qui oppose aujourd’hui la Russie à l’Ukraine et des menaces internationales contre les pays qui refuseraient de condamner Moscou, le Sénégal de Macky Sall décide de ne pas s’aligner derrière le bloc occidental.

En mars 2022, le pays a préféré s’abstenir lors du vote des Nations Unies, sur une résolution visant à condamner la Russie dans ce conflit qui l’oppose à l’Ukraine.

Février 2023, c’est un autre vote qui a été organisé aux Nations Unies pour demander à la Russie de retirer immédiatement toutes ses forces militaires de l’Ukraine. Le pouvoir de Dakar, comme Pékin et d’autres pays africains d’ailleurs, avaient décidé de sécher cette séance, revendiquant le principe de neutralité.

Ce qu’il faut dire c’est que les positions telles que celles du Sénégal mettent à mal les intérêts occidentaux dans cette lutte. D’ailleurs, la Présidente de la Commission de l’Union

Européenne avait menacé les Etats africains qui ne voteraient pas contre la Russie, de représailles.

Une position courageuse qui a mis le bloc occidental en colère ; et précisément à Paris ; très engagée aux côtés de Kiev ; Et le passage de Marine Le Pen au Sénégal ne l’a pas aidé. A ce moment-là, le pouvoir de Dakar a signé son arrêt de mort. Un affront qui ne saurait être toléré pour Paris.

Dubai, Pekin, Ankara : une diversité des partenaires qui déclasse paris

Si Paris régnait en grand-maitre il y’a encore quelques années sur le marché sénégalais, et bien depuis peu, elle se voit retirer un certain nombre de marchés jadis acquis, au profit d’autres partenaires étrangers.

Le cas de la Turquie qui s’impose surement dans le pays. Pour le gouvernement sénégalais, la vitalité de l’économie turque, sa politique et l’efficacité de ses entreprises répondent plus aux attentes et besoins du pays en termes de partenariat. Ainsi, la plupart des marchés prévus par le Plan Sénégal Emergent du Président Macky Sall sont exécutés aux côtés du gouvernement, par plusieurs partenaires, au lieu de la France uniquement.

Pour rappel, le Président Turc Erdogan, a déjà effectué quatre visites officielles au Sénégal : 2013, 2016, 2018, 2020.

Paris, habituée à contrôler les parts de marché énormes en Afrique surtout francophone, n’apprécie guère cette posture sénégalaise. Sournoise, elle engage ce qu’elle sait le mieux faire, programmer une tentative de déstabilisation du Sénégal.

L’équation Sonko : l’aubaine française

Ousman Sonko, le nouveau trophée de la France. « Lorsque Paris soutient un acteur politique, il faut s’en méfier »

Dans le milieu panafricaniste, l’on a l’habitude de dire que lorsque Paris soutient un acteur politique, il faut s’en méfier. Mais alors, faut-il se méfier de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko ?

Ce dernier non seulement écume les plateaux de télévisions françaises, en même temps, le soutien de la France vis-à-vis de lui n’est plus à démontrer. Les reportages et articles çà et là en témoignent.

Pourquoi faire dans du deux poids deux mesures ?

Pourquoi d’autres dirigeants africains sont généralement taxés de françafricains quand ils communiquent constamment à travers ces médias et lorsque les reportages sur ces derniers sont rédigés en leur faveur ? En quoi le cas de Sonko serait-il différent ?

En réalité, le problème n’est pas Macky Sall; ce n’est non plus Sonko. Mais c’est le Sénégal. Voilà l’enjeu.

Une proximité avec Paris qui questionne

Au mois de mars dernier, Nadège Chouat, numéro deux de la cellule Afrique de l’Elysée est allée rencontrer l’opposant Ousmane Sonko au Sénégal. Jusqu’ici le contenu de cette discussion est resté confidentiel. Pourquoi ?

Ousmane Sonko s’est -il compromis ? De quoi a-t-il discuté avec la numéro deux de la cellule Afrique de l’Elysée? Tenez-vous tranquille, Paris fera tout pour protéger ses intérêts, et Ousmane Sonko pourrait être le garant de ces intérêts.

Imaginez à présent le schéma inverse. Au moment où la tension est vive entre les deux acteurs politiques et que cette rencontre se déroulait entre le Président Sall et Mme Chouat, les conclusions auraient été évidentes. Alors pourquoi celles-ci ne s’appliqueraient pas aussi au cas Sonko ?

Par ailleurs, depuis les manifestations appelées par Sonko et précisément après sa condamnation à deux ans de prison ferme, ciblent particulièrement les infrastructures nouvellement construites ; les transports (Bus, TER etc…). A qui profite ces actes de vandalisme ? Qui a intérêt à voir le Sénégal régresser ?

Sonko devient donc consciemment ou inconsciemment la nouvelle porte d’entrée du néocolonialisme français.

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