Après deux années consécutives de flambée des prix, le taux d’inflation annuel au Cameroun s’est établi à 4,5 % en 2024, selon l’Institut national de la statistique (INS). Cette baisse, bien qu’encourageante, reste au-dessus de la norme régionale fixée à 3 % par la Cemac. Retour sur les facteurs à l’origine de cette accalmie et les défis à relever pour une stabilisation durable.
Le Cameroun a enregistré un ralentissement notable de son taux d’inflation en 2024, atteignant 4,5 %, contre 7,4 % en 2023 et 6,3 % en 2022. Ces années avaient été marquées par une hausse marquée des prix des produits alimentaires et des transports, affectant gravement le pouvoir d’achat des ménages. L’accalmie de 2024 contraste avec les prévisions initiales de l’INS, qui anticipait un taux d’inflation de 7 %, notamment en raison de l’augmentation des prix du carburant en février. « La révision des prix du carburant devait entraîner une hausse généralisée des coûts, mais certains secteurs ont su mieux résister que prévu, ce qui a atténué la pression », précise l’INS dans son rapport publié le 21 janvier 2025.
Des secteurs clés stabilisateurs
Le ralentissement de l’inflation est en partie attribué à une baisse de 0,2 % des prix dans les catégories des meubles, articles de ménage et d’entretien courant. Par ailleurs, les coûts dans les secteurs de la communication, de l’enseignement, des loisirs et de la culture sont restés relativement stables. Ces facteurs ont permis de compenser l’impact de la hausse des prix dans d’autres secteurs comme les transports et les produits alimentaires. Cependant, malgré cette tendance positive, l’inflation demeure supérieure à la norme communautaire de 3 % définie par la Cemac. Cela reflète encore des tensions sur certains produits essentiels et une dépendance persistante aux importations.
Un optimisme mesuré pour 2025
Le gouvernement camerounais se montre confiant quant à un retour à la norme régionale d’ici la fin de l’année 2025. Pour atteindre cet objectif, l’INS recommande de poursuivre les investissements dans les infrastructures énergétiques et routières, ainsi que dans le désenclavement des zones de production vivrières. « Ces mesures permettront de stabiliser l’offre de produits à moindre coût tout au long de l’année. Sans cela, l’inflation pourrait continuer de peser lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages », alerte l’organisme.
En somme, bien que l’inflation ait ralenti, le défi d’une maîtrise durable des prix reste entier. Les efforts devront se poursuivre pour renforcer la résilience de l’économie camerounaise face aux chocs externes et internes, et pour soulager durablement les ménages.