Le Fonds monétaire international a annoncé mardi 22 novembre avoir conclu un accord préliminaire avec le Soudan du Sud sur un financement d’urgence de 112,7 millions de dollars destiné à aider le pays à lutter contre l’insécurité alimentaire. En contrepartie, les autorités devront mettre en œuvre plusieurs réformes.
D’après l’ONU, 71% des Sud-Soudanais ont besoin d’une aide humanitaire, soit 8,9 millions de personnes. La crise humanitaire qui touche le pays a plusieurs causes. Tout d’abord, des violences communautaires qui persistent dans diverses régions du pays et qui ont déjà fait plusieurs centaines de victimes depuis le début de l’année. Et ce malgré l’accord de paix de 2018 qui visait à mettre fin à cinq ans d’une guerre civile sanglante et qui a débouché, en 2020, sur un partage du pouvoir entre les deux rivaux le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar.
Le pays subit aussi d’importantes inondations pour la quatrième année consécutive. D’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), plus d’un million de personnes ont été affectées par les pluies, qui détruisent les habitations, les récoltes et emportent le bétail. Cela fragilise les modes de vie des communautés et aggrave une situation alimentaire déjà préoccupante.
Car à cette situation s’ajoute la crise économique qui frappe le pays. Conséquences des conflits, des inondations, mais aussi des effets de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine, la monnaie sud-soudanaise a perdu de sa valeur et les prix des produits importés ont drastiquement augmenté.
L’« impossibilité d’accès aux terres » augmente « la dépendance à l’assistance humanitaire »
La crise des réfugiés au Sud-Soudan est ainsi la plus importante d’Afrique, selon l’ONU : l’on compte plus de 2 millions d’exilés sud-soudanais dans les pays voisins et autant de déplacés à l’intérieur du pays. Face à cette crise, les visites de l’ONU se multiplient au Soudan du Sud. Au début du mois s’y est rendu Jean-Pierre Lacroix, le sous-secrétaire général de l’ONU pour les opérations de maintien de la paix.
Raouf Mazou, le Haut-Commissaire assistant pour les réfugiés de l’ONU, a lui aussi achevé du 14 au 18 novembre un déplacement dans le pays : il a pu aller à la rencontre des autorités locales et des populations et constaté les effets dévastateurs des violences et des inondations, surtout dans le nord du pays.