Faut-il appeler à une transition politique au Cameroun ? C’est une question à laquelle le Ministre camerounais de la Communication, porte-parole du Gouvernement René Emmanuel Sadi répond par la négative « les institutions fonctionnent, le Président de la République exerce pleinement ses fonctions. La question est absolument inopportune. »
C’est un recadrage du gouvernement qui survient au lendemain d’une déclaration de l’ancien Secrétaire Général à la Présidence de la République, Pr Titus Edzoa qui estime grandement nécessaire pour l’avancement politique du pays, une transition ; assurant que celle-ci devra être menée par sa personne, ainsi il se retirera après avoir accompli cette mission.
Emprisonné en 1997 et gracié en 2014 par le Président Paul Biya, Titus Edzoa tente de rallier à sa cause les nouvelles coalitions politiques. Ces mêmes Coalitions jugées « illégales » et interdites d’activités par le Ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji dans un communiqué daté du 12 Mars 2024.
En ce qui concerne l’alternance ou le moindre changement à la tête de l’Etat, plutôt que d’envisager une transition, le Ministre René Sadi rassure que seul le peuple est maitre de l’avenir politique du pays, ni les coalitions, ni les appels à la transition ne sauraient s’imposer à qui que ce soit. Il assure que le Président de la République, parvenu au terme de son mandat, se prononcera sur une candidature ou non à l’élection Présidentielle de 2025.
A la tête du pouvoir depuis 1982, le Président Paul Biya a dû contenir des crises économiques, des grèves de la faim, des crises sécuritaires à l’instar de la présence de Boko Haram dans l’Extrême-Nord et faire face aujourd’hui à une crise socio-politique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui peine à s’estomper. Le grand dialogue National organisé le 30 septembre 2019 avait abouti à la création d’un statut spécial dans les deux régions.