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CAMEROUN- Maitre Alice NKOM : « Le barreau n’est pas un parti politique et ne se comporte pas comme un parti politique »

Alice Nkom est une avocate camerounaise et une personnalité africaine première femme avocate au barreau du Cameroun. Elle plaide dans les tribunaux depuis 51ans.

« Le barreau n’est pas un parti politique et ne se comporte pas comme un parti politique. Au Cameroun, on accuse le barreau de se comporter comme un parti politique parce qu’on retrouve dans ses actes tous les ingrédients d’un contre-pouvoir, et ça fait peur en face. L’exécutif se sent menacé dans l’exercice de ses pouvoirs absolus. »

Eurecanews : Le Cameroun vit depuis 2018, une sur exposition de la profession d’avocat avec une présence de plus en plus régulière dans les medias, ce qui donne l’impression qu’ils y font leurs plaidoyers qu’est-ce que cela vous inspire ?Maitre Alice NKOM : Les avocats sont très sollicités par les medias. Derrière chaque problème social se pose un problème de droit. Nos relations interpersonnelles et  nos relations par rapport à l’Etat sont régies par les lois de la république. Il est donc tout à fait normal que les avocats se retrouvent en première ligne devant les plateaux de télévisons pour toute sortes de plaidoyers y compris le plaidoyer auquel il est astreint aujourd’hui parce qu’il a été directement la cible des pouvoirs publics. Les avocats interviennent toujours comme défenseurs des droits de l’homme, des libertés, de la veuve, de l’orphelin.  Mais depuis un certain temps, on en a fait la veuve et l’orphelin, sans jamais lui enlever ses qualités d’avocats. Il est donc obligé de plaider pour lui, mais aussi pour la société. L’avocat représente les pleurs les douleurs, les violations des autres. Cette fois ci, il est dans les autres et aux premières loges.

Eurecanews : Est-ce que vous considérez la profession d’avocat comme une profession sacrée ?

Maitre Alice NKOM : le métier d’avocat est sacré peu importe les époques, les circonstances, les lieux. C’est un métier inhérent à la substance humaine, à la démocratie et à toutes ses valeurs. Le président de la république prête serment devant le peuple. L’avocat est celui du peuple. L’avocat doit veiller que le serment entre le président et le peuple soit respecté. Qui mieux que l’avocat qui a fait des études peut être le vis-à-vis de cette personne qui prête serment devant le peuple.  L’avocat c’est le peuple.  La présence de l’avocat est obligatoire. Il y’a sur les épaules de l’avocat une lourde responsabilité et beaucoup d’exigences. Quand il prend la parole devant les tribunaux personne ne peut l’interrompre. Ce sont les symboles qui signifient quelque chose. L’Avocat relève du sacré, c’est celui qui défend la dignité, la liberté, ce qui fait de vous un être humain, c’est pour ça que ce métier est sacré.

Eurecanews :: Vous êtes une des voix les plus autorisées du Barreau du Cameroun. A quand remonte de votre point de vue sa politisation ?

Maitre Alice NKOM : Le barreau est politisé depuis toujours ici au Cameroun. Le niveau de politisation, de caporalisation qui intervient dans un contexte de dérive totalitaire exacerbe tout. L’exécutif  broie tout ce qui est sur son passage sans le moindre souci du respect des formes. Jamais il y’a eu un tel dérapage, on est sorti des lignes de la décence, et c’est inquiétant. Ça fait 51 ans que je fréquente les palais de justice. Quand j’ai connu le président Biya il était premier ministre, aujourd’hui il y’a plus de limites dans les dérapages.  Je dois sonner l’Arlette

Eurecanews: Me Charles Patie Tchakounte, dans un  communiqué  du 18 octobre, rappelait  que  les « Avocats ne peuvent revêtir leur robe qu’à des occasions consacrées par les usagers et traditions séculaires ». Ajoutant que « Les domiciles privés ne sont d’aucune façon les lieux où
la robe d’Avocat peut être portée, sauf situations très particulières sur autorisation expresse et préalable du Bâtonnier. Faisant allusion aux avocats pris en photo chez Maurice Kamto. La profession est ‘elle en train de se désacraliser ?

Maitre Alice NKOM : on a appauvri les avocats, les valeurs ont disparus, il est encore possible de faire quelque chose et de faire machine arrière. Il faut sonner l’alarme et arrêter tout ça. Le bâtonnier n’est plus là, je ne vais pas donner mon avis personnel, parce qu’il n’est plus. Et mon avis personnel ne va pas forcement dans ce sens-là.  Il faut avoir l’esprit tordu pour penser que c’était un crime. Par respect pour le bâtonnier qui n’est même pas encore enterré, je ne vais pas m’étendre sur cette question.

Eurecanews: Que répondez-vous à ceux qui disent que le barreau se comportent de plus en plus comme un parti d’opposition?

Maitre Alice NKOM : le barreau n’est pas un parti politique et ne se comporte pas comme un parti politique. Au Cameroun, on accuse le barreau de se comporter comme un parti politique parce qu’on retrouve dans ses actes tous les ingrédients d’un contre-pouvoir, et ça fait peur en face. L’exécutif se sent menacé dans l’exercice de ses pouvoirs absolus. Le barreau est un contre-pouvoir et doit le rester. Il doit contrôler le pouvoir, et éviter les dérives.  Le politique, les politiciens, et les partis politiques doivent accepter qu’il existe un contre-pouvoir et le barreau en est un.

Eurecanews: Quelles sont de votre point de vue, les conséquences de la politisation du barreau sur les droits de l’homme au Cameroun et comment comprendre l’incompréhension  entre les avocats francophones et les avocats anglophones ?

Maitre Alice NKOM : il y’a harmonie entre tous les avocats quand il s’agit de défendre les principes généraux du droit, les principes constitutionnelles, la déontologie.  Le pouvoir essaie de passer vainement par la crise du NOSO pour diviser les avocats. Au départ il y’avait un problème sur les textes de l’OHADA qui auraient dus être traduits en anglais et en français telle que l’exige notre constitution. Nous avons un barreau et indivisible. La tendance c’est de diviser pour régner, mais ça ne passera pas avec les avocats. Les problèmes du NOSO m’intéressent au plus haut point. Autant on nous dit que le pays est un et indivisible, autant je leur dit que le barreau est indivisible.

Maitre Alice NKOM : on a appauvri les avocats, les valeurs ont disparus, il est encore possible de faire quelque chose et de faire machine arrière. Il faut sonner l’alarme et arrêter tout ça. Le bâtonnier n’est plus là, je ne vais pas donner mon avis personnel, parce qu’il n’est plus. Et mon avis personnel ne va pas forcement dans ce sens-là.  Il faut avoir l’esprit tordu pour penser que c’était un crime. Par respect pour le bâtonnier qui n’est même pas encore enterré, je ne vais pas m’étendre sur cette question.

Eurecanews: Que répondez-vous à ceux qui disent que le barreau se comportent de plus en plus comme un parti d’opposition?

Maitre Alice NKOM : le barreau n’est pas un parti politique et ne se comporte pas comme un parti politique. Au Cameroun, on accuse le barreau de se comporter comme un parti politique parce qu’on retrouve dans ses actes tous les ingrédients d’un contre-pouvoir, et ça fait peur en face. L’exécutif se sent menacé dans l’exercice de ses pouvoirs absolus. Le barreau est un contre-pouvoir et doit le rester. Il doit contrôler le pouvoir, et éviter les dérives.  Le politique, les politiciens, et les partis politiques doivent accepter qu’il existe un contre-pouvoir et le barreau en est un.

Eurecanews: Quelles sont de votre point de vue, les conséquences de la politisation du barreau sur les droits de l’homme au Cameroun et comment comprendre l’incompréhension  entre les avocats francophones et les avocats anglophones ?

Maitre Alice NKOM : il y’a harmonie entre tous les avocats quand il s’agit de défendre les principes généraux du droit, les principes constitutionnelles, la déontologie.  Le pouvoir essaie de passer vainement par la crise du NOSO pour diviser les avocats. Au départ il y’avait un problème sur les textes de l’OHADA qui auraient dus être traduits en anglais et en français telle que l’exige notre constitution. Nous avons un barreau et indivisible. La tendance c’est de diviser pour régner, mais ça ne passera pas avec les avocats. Les problèmes du NOSO m’intéressent au plus haut point. Autant on nous dit que le pays est un et indivisible, autant je leur dit que le barreau est indivisible.

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