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LA CONSTITUTION DU CAMEROUN PROTÈGE LES MINORITÉS ET LES PEUPLES AUTOCHTONES. « LA SONO DI SI MA SUABE. SIKON. DI SANGAMENE O SUABE »

La Constitution du Cameroun du 18 janvier 1996 déclare dans son préambule : « L’Etat assure la protection des minorités et préserve les droits des autochtones conformément à la loi. »  Cet engagement est la traduction solennelle d’une volonté politique et d’une vision affirmée du Chef de l’Etat du Cameroun. Ce crédo salvateur est conforté par l’adhésion massive des camerounais. Des Camerounais qui, par le fait de l’histoire et des raisons démographiques, sont concernés par cette situation. Mais également par tous les Camerounais qui, par fraternité et patriotisme, ont compris que, la cohésion nationale requiert des aménagements sociologiques particuliers et singuliers.

Les concepts de minorités et d’autochtonie, porteurs de beaucoup d’émotions ont des définitions multiples et chacun emprunte la définition qui semble lui conférer le bénéfice escompté. Les protagonistes choisissent la définition qui sert ses intérêts propres et pas forcément ceux du Cameroun.

Ce flou sémantique est à la base de multiples confusions. Et le jeu démocratique ignorant le potentiel apaisant de la démocratie consensuelle tissent les incompréhensions fratricides.

Ici, nous retiendrons dans le cadre de notre réflexion que, les minorités, qu’elles soient ethniques, raciales, religieuses, ou linguistiques sont marquées par leur faiblesse démographique.

Pour ce qui concerne la communauté ethnique, une minorité est un groupe ethnique numériquement inférieur au reste de la population d’un Etat, d’une région, d’un département, d’un arrondissement, d’un quartier, d’un bloc. Elle possède, des caractéristiques qui différent de celles du reste de la population de la localité du ressort. Par ailleurs, elle manifeste un sentiment d’appartenance marqué, montre une solidarité agissante à l’effet de préserver leur visibilité, et de veiller à leur implication effective aux affaires et enfin d’assurer la prise en compte de leurs intérêts en tant que communauté.

D’un autre côté, nous définissons la communauté autochtone comme celle qui est arrivée et s’est installée avant les autres sur un territoire donné.

De ce fait, et si nous nous accordons sur ces définitions, les Peuples Sawa constituent bel et bien une minorité au Cameroun. Et sans aucun doute, les Peuples Sawa sont définitivement les autochtones sur les terres de leurs ancêtres.

Il y va de même pour tous les autres peuples du Cameroun confrontés à ces réalités.

La constitution est un instrument important qui sert entre autre, d’instrument de prévention et de résolution des conflits. Elle impacte sur les lois du pays et régule en amont de manière équitable, les droits et les devoirs des citoyens et des peuples. Cette protection des minorités et des droits des peuples autochtones joue un rôle important dans l’autodétermination des peuples du Cameroun. Il en est de même, pour ce qui est de la pleine participation des minorités dans le destin du Cameroun.

Cette précieuse déclaration contenue dans la Constitution sur la protection des minorités doit être saluée et protégée par tous les Camerounais.

Pourquoi ?

Parce qu’elle protège le Cameroun des dangers des hémogénies de toutes sortes, la marginalisation de certains groupes, de la discrimination envers des plus faibles, des crises identitaires porteuses de conflits inter-ethniques regrettables. Les revendications identitaires et communautaires de plus en plus nombreuses enregistrées çà et là sont révélatrices de malaises latents, murmurés et quelquefois exprimés avec violences, dans un Cameroun, qui a l’ambition de demeurer un et indivisible et qui de toute évidence est en passe de devenir un village national. Elles s’élèvent du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest.  Cette expression quelquefois manipulée par les leaders politiques de tous bords, rencontre hélas, le sentiment profond des populations concernées. La protection des minorités et des droits des autochtones constitue ainsi et sans aucun doute, un enjeu majeur pour le maintien de la Paix.

La lecture sainement politique de cette expression communautaire qui affiche comme leitmotiv, une démarche plus ou moins intempestive de la préservation de la diversité culturelle et mieux, une revendication légitime à l’accès de ces communautés à la gestion et au partage équitable de la richesse du Pays, renforce et justifie cette disposition constitutionnelle à laquelle il n’est pas sage de toucher à l’étape actuelle de la construction de notre nation.

Les communautés autochtones minoritaires dans leur territoire ancestral éprouve le besoin d’une reconnaissance en tant qu’entité propre et distincte, mais également revendique une implication dans la marche des affaires et au juste retour sur investissement produit.

Si ce débat reste focaliser sur les peuples Sawa, c’est simplement parce que leur territoire se révèle être le territoire de tous les enjeux et de toutes les opportunités. Mais en réalité, ce débat reste national et concerne tous les peuples du Cameroun, les populations du Cameroun et l’ensemble du Peuple Camerounais.

Dans le but de clarifier un peu plus mon propos, je vais m’autoriser une petite digression. De manière volontariste, je voudrais introduire la nuance entre les concepts suivants : Peuple, populations, citoyens. Pour illustration je prendrais l’exemple du département du Wouri :

Les Peuples des cantons Akwa, Bell ou Deido par exemple sont constitués par des hommes et des femmes ayant soit une origine commune, ce qui suppose, des ancêtres communs qui intercèdent auprès de Nyambe en leur faveur à l’occasion des événements sociaux majeurs. Soit des liens d’alliance établies et formalisés qui se substituent au lien de sang. Une voie souvent usitée pour l’assimilation ou l’intégration des personnes étrangères qui le sollicitent.       Les Communautés ainsi constituées ont en commun des coutumes et des traditions qui font leur spécificité.

Le Peuple Sawa du Wouri est constitué par les peuples Bakoko du Wouri, Bassa du Wouri et par les Douala. Ils ont en partage la tradition et les alliances des « Masosso ma Nyambe ».

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Le Peuple du Cameroun, se compose de l’ensemble des personnes membres des différents peuples du Cameroun et soumises aux mêmes lois ;

Les populations de New Bell sont constituées par l’ensemble des personnes qui habitent l’arrondissement de Douala 2e ;

Les Bonapriso de Douala 2e sont des autochtones mais minoritaires de l’arrondissement de Douala 2e ;

Les citoyens Camerounais sont des personnes qui habitent une cité, jouissant des mêmes droits civiques et politiques ;

Les Doualais sont des citoyens de la ville de Douala en plus de leur statut de citoyens, ils partagent avec les Douala, l’âme de la ville, la promesse d’un futur rayonnant et la fierté d’appartenir à une communauté urbaine pleine d’avenir jouissant de très grandes opportunités de la cité capitale de l‘Afrique Centrale. Les Doualais contribuent collectivement à la promotion de leur ville.

Les Douala, les Bakoko et les Bassa constituent le peuple autochtone et minoritaire de la ville de Douala.

Si le Président de la République, son Excellence Monsieur Paul Biya a perçu l’importance de l’encadrement de cette réalité par la loi fondamentale, c’est qu’il avait compris, à l’instar de la communauté internationale, l’intérêt, dans le strict respect des droits de l’homme, d’institutionnaliser et de légiférer sur ces questions délicates. Si le Gouvernement fédéral du Canada a créé deux ministères en 2017 pour une meilleure intégration et autodétermination des peuples autochtones, c’est bien la preuve qu’il s’agit de sujets préoccupants qu’il vaut mieux gérer par anticipation que de prendre le risque d’attendre de réagir aux dysfonctionnements.

Les peuples Sawa généralement devenus minoritaires dans leur localité séculaire, du fait notamment de l’exode rural, doivent se protéger et être protégés. La Constitution de 1996 doit être respectée et s’appliquer autant que faire se peut à travers toutes les décisions de l’exécutif.  En effet, pour être conséquent et efficaces, l’exhaustivité des actes pris par le gouvernement devraient porter cette marque d’équité et de respect de la dignité des uns et des autres.

Protection des minorités ne veut pas dire tout pour les autochtones minoritaires chez eux.  Protection des minorités signifie juste que, à compétence égale, les autochtones minoritaires doivent être priorisés chez eux. Mais l’esprit de partage et le caractère cosmopolite des territoires doit également être pris en compte.

Pour ce qui est des Peuples Sawa, le Ngondo en observateur aguerri, devra maintenir la veille, pour que soient prises en compte et respectées, les orientations stratégiques du Président de la République, les prescriptions des « miengous », les recommandations des ancêtres, et enfin les commandements de « Nyamb’e Weke » le Dieu tout puissant.

Pour finir, rappelons une fois de plus que, cet acte constitutionnel qui correspond à une préoccupation stratégique ne concerne pas que les Peuples Sawa. Il vise à rassurer les populations minoritaires qu’elles ont toute leur place dans l’échiquier national, à appeler à la fraternité et à la sagesse des peuples majoritaires, afin que, à tous les Peuples du Cameroun, soit donnée la chance de cheminer sur un même pied d’équité.

L’autoroute de la paix, de la prospérité, et du développement durable de notre cher et beau Pays le Cameroun est balisé entre autre par les valeurs positives et constructives contenues dans la constitution de 1996. La protection des minorités des peuples autochtones doit être reconnue et portée par Tous. 

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