Editorial

Edito : supprimer l’indigène !

A peine 3 mois après, le vendredi 9 juillet 2021, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue français Emmanuel Macron à Paris, l’ex président du Niger Mohamed Bazoum, de s’en prendre encore aux dirigeants Maliens qui ont décidé de chasser l’armée française de leur pays. Il dit : « Il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front (…), que les colonels deviennent des ministres ou des chefs d’État » (…),  « Qui va faire la guerre à leur place ? Ce serait facile si chaque fois qu’une armée de nos pays, a un échec sur le terrain, elle vient prendre le pouvoir ! (…) Ce ne sont pas des choses acceptables ».

Dans l’histoire de l’esclavage des Africains, le Négrier était toute personne qui prend part personnellement au commerce des esclaves noirs d’Afrique. Ce n’est pas la première fois que des chefs d’Etats Noirs d’Afrique participent à la vente des autres noirs du même continent, vendus comme esclaves aux européens. Pour comprendre la gravité de la décision des chefs d’Etats d’Afrique de l’Ouest contre le Niger, nous devons faire un saut en arrière dans l’histoire de l’esclavage des Noirs non pas par d’autres Noirs, mais par des chefs d’Etats Africains en fonction. L’histoire que je vais vous raconter remonte à 1930 sur le continent africain et parle des africains, vendus par d’autres africains, parle des populations africaines vendues par des présidents de la République à des Européens, à des Espagnoles et Portugais à Sao Tome et à Malabo. Le Négrier de la CEDEAO de l’époque s’appelait : Charles Dunbar Burgess King (12 mars 1875, 4 septembre 1961), 17ème président de la République du Libéria de 1920 à 1930.

Avec son vice-président Allen Yancy, il est contraint de démissionner à cause du scandale de la vente des esclaves noirs aux espagnoles et aux portugais. Il y a une guerre en cours en République Démocratique du Congo, au Soudan, en Ethiopie, mais l’Union Africaine n’est pas très intéressée à solutionner le problème. Il y a des enfants Kidnappés par Boko Haram au Nigeria, mais la CEDEAO n’en a cure. Mais à peine le président français Emmanuel Macron a annoncé au monde ce qu’aurait fait la CEDEAO, comme des enfants de la maternelle obéissant au maître qui les intime au coup de sifflet de se mettre en rang pour entrer en classe, ils se sont tous rendus à Abuja hier dimanche pour démontrer au patron Blanc qu’ils sont bien aux ordres. Le plus décevant à mes yeux c’est le Nigeria qui se prête à ce genre de cirque humiliant pour tous les Noirs du monde.

De tous les temps, il y a toujours eu des Noirs qui ont tiré gloire et récompense des Occidentaux, de l’humiliation qu’ils pouvaient infliger aux autres Noirs. En 1930, la Société des Nations (SDN) publie le rapport du comité, surnommé le « Rapport Christy » du nom du président de la commission, avec le titre : « Rapport de la Commission Internationale d’Enquête sur l’existence de l’esclavage et le travail forcé dans la République du Liberia ». Voici une liste de ce que ce rapport a constaté : « Dans le but de supprimer l’indigène, l’empêcher de réaliser ses pouvoirs et ses limites et de l’empêcher de se faire valoir de quelque façon que ce soit, pour le bénéfice de la race dominante et de la colonisation, bien qu’à l’origine de la même souche africaine, une politique de brutalité, d’intimidation et de répression a pendant des années été systématiquement encouragée et favorisée, et est le mot clé de la politique indigène de ce gouvernement ; Le vice-président Yancy (du Liberia) et d’autres hauts fonctionnaires du gouvernement libérien, ainsi que les surintendants de comté et les commissaires de district, ont mis en place un recrutement obligatoire de travailleur pour la construction de routes, pour l’expédition à l’étranger et d’autres travaux , grâce à l’aide et à l’assistance des Forces armées du Liberia, et ont fermé les yeux sur l’utilisation de cette force à des fins de contrainte physique sur le bord de la construction des routes pour l’intimidation des villageois, l’humiliation des chefs locaux, poussant à la capture d’indigène gardé jusqu’au lancement de l’expédition à Fernando Po et Sao Tomé ».

N’est-ce pas la même situation que nous avons aujourd’hui au Mali et au Niger ? Où la France semble vouloir réaliser le vieux projet colonial, à défaut de remplacer les noirs par les blancs, elle semble se contenter de remplacer à termes les populations autochtones du Mali et du Niger par des populations Arabes, à commencer par le président Bazoum originaire du Sud de la Libye selon l’hebdomadaire parisien, Jeune Afrique du 4 septembre 2018.

Redigé par:

Armel Hitebe

Source:

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