En RDC, la Céni débute les opérations d’enrôlement pour les électeurs pour la troisième aire opérationnelle. Pour ce faire, elle a prévu des opérations de recensement dans les zones de déplacement du Nord-Kivu mais pour les sociétés civiles du Nyiragongo, du Rutshuru et du Masisi, ce n’est pas envisageable.
La Commission électorale nationale indépendante a confirmé le début des opérations d’enrôlement des électeurs au jeudi 16 février pour la troisième aire opérationnelle. C’est en préparation des échéances présidentielle, législatives et provinciales de la fin d’année. Cette troisième zone concerne une grande partie de l’est du pays et notamment le Nord-Kivu, qui fait face à une offensive du groupe rebelle M23 depuis près d’un an maintenant. Des violences qui ont provoqué d’importants mouvements de populations, plus de 500 000 personnes. La Céni prévoit donc un recensement dans les zones de déplacement, mais pour les sociétés civiles du Nyiragongo, du Rutshuru et du Masisi ce n’est pas envisageable.
Un recensement pourtant prévu par la loi
Les responsables de ces sociétés civiles évoquent plusieurs raisons pour refuser cet enrôlement : les déplacés manquent de tout et souffrent, on ne peut pas gérer autre chose que l’urgence, selon eux, d’autant plus qu’une partie des habitants restés dans les zones sous contrôle des rebelles ne seront tout simplement pas recensés. Du côté de la Commission électorale, on assure que le recensement des déplacés dans les camps est prévu par la loi, que ce soit dans le Nord-Kivu, mais aussi en Ituri ou de nombreuses familles ont aussi fui les exactions des groupes armés Codeco et ADF.
Prolongement pas exclu
Et si le nouveau calendrier de retrait du M23 mène jusqu’à la fin du mois de mars, donc après la période de recensement prévue pour cette troisième zone, il n’est pas exclu un prolongement de ce dernier, comme cela a d’ailleurs été le cas pour la zone une au mois de janvier. « On attend du gouvernement qu’il mette des moyens pour finir cette guerre. Le vote aujourd’hui, ce n’est pas notre priorité et si la Céni persiste, on prendra nos responsabilités », prévient Jean-Claude Bambanze, le président de la société civile du Rutshuru.