ABUJA / DAKAR — Le Sénégal a décroché un succès diplomatique majeur. Lors de la 68e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État de la Cédéao à Abuja, le pays a été désigné pour présider la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest pour le mandat 2026-2030. C’est une première pour le Sénégal, qui succédera au Gambien Omar Alieu Touray.
Une « reconnaissance éclatante » pour Dakar
La nouvelle, annoncée dimanche 14 décembre par le ministère sénégalais de l’Intégration africaine, est accueillie comme une victoire majeure.
Le gouvernement sénégalais a indiqué dans un communiqué que ce résultat est « l’aboutissement d’un processus complexe de concertations soutenues » et salue le rôle du nouveau chef d’État :
* Le ministère a mis en avant « le leadership affirmé » du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
* Sa « vision éclairée et les orientations stratégiques ont été déterminantes ».
Pour Dakar, ce choix « constitue une reconnaissance éclatante du rôle majeur joué par notre pays au sein de l’espace communautaire et en Afrique » et « traduit l’estime et la confiance renouvelées que les États membres accordent au Sénégal ».
Des défis sécuritaires et politiques urgents
Ce succès diplomatique est d’autant plus crucial qu’il survient dans un contexte régional extrêmement difficile. L’Afrique de l’Ouest fait face à :
* Des défis sécuritaires importants.
* Le retour des coups d’État dans plusieurs pays membres de la Cédéao.
Le gouvernement sénégalais a d’ores et déjà réaffirmé son « engagement en faveur de la consolidation de la Cédéao ainsi que de la promotion de la paix, de la stabilité et de la prospérité dans l’espace communautaire ».
Cette nomination arrive quelques mois après l’échec du Sénégal à prendre la direction de la Banque africaine de développement (BAD), malgré le soutien apporté à l’ancien ministre Amadou Hott.
L’enjeu de la « Cédéao des peuples »
Le mandat 2026-2030 sera crucial pour l’organisation. L’un des principaux enjeux pour le Sénégal sera de réconcilier la Cédéao avec sa base populaire.
Avec une divergence de ton qui prévaut au sommet de l’État, notamment la critique du Premier ministre Ousmane Sonko, la question est de savoir si le Sénégal réussira le pari de ramener la Cédéao à ses « valeurs originelles », celle d’une « Cédéao des peuples ».