L’exploitation sexuelle des enfants et des adolescents est une atteinte directe à leurs droits et à leur dignité. L’ampleur du phénomène a fait prendre conscience de la gravité de la situation qui s’articule autour de trois axes principaux liés entre eux : l’abus sexuel, la violence sexuelle et l’exploitation sexuelle à des fins commerciales.
L’exploitation sexuelle des enfants et des adolescents à des fins commerciales vise le paiement en espèce ou en nature, en échange de rapports sexuels. Elle peut prendre trois formes : La prostitution infantile, qui est le fait d’utiliser un enfant à des fins d’activités sexuelles contre une rémunération ou toute autre forme d’avantage ; La traite des enfants et adolescents, qui représente le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil d’enfants par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par l’enlèvement, la fraude, la tromperie, l’abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages afin d’obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre à des fins d’exploitation ; La pornographie mettant en scène des enfants (pédopornographie) qui désigne toute représentation, par quelque moyen que ce soit, d’un jeune s’adonnant à des activités sexuelles explicites, réelles ou simulées, ou toute représentation des organes sexuels d’un enfant.
Quelles conséquences sur la santé ?
L’exploitation sexuelle des enfants et des adolescents peut avoir des conséquences graves et irréversibles menaçant le développement physique, psychologique et social des enfants, et même leur vie. Leur droit de profiter de leur enfance et de mener une vie sexuelle et reproductive gratifiante une fois adulte, dans la dignité, est sérieusement compromis. Les conséquences de la violence et de l’exploitation sexuelle se poursuivent jusqu’à l’âge adulte. Le danger le plus immédiat auquel sont confrontées les victimes est la violence physique provenant de leurs agresseurs et/ou trafiquants. De nombreux enfants disent avoir été frappés à coups de pieds jusqu’à perdre connaissance, brûlés avec des cigarettes ou violés pour avoir refusé de travailler.
Le plan psychologique
Les répercussions sur le plan psychologique sont plus difficiles à évaluer mais n’en sont pas moins douloureuses pour les enfants victimes. Les sentiments de honte, de culpabilité et de manque de respect pour eux-mêmes apparaissent chez un nombre important d’enfants. Certains en viennent à penser qu’ils ne sont pas dignes d’être secourus. Certains enfants font des cauchemars, ont des insomnies, des crises de désespoir ou des dépressions. Pour tenter d’oublier leur vécu, certains enfants tentent de se suicider ou se réfugient dans la drogue.
La débauche de mineurs
La débauche de mineure est plutôt associée à des faits de corruption et de prostitution qu’à la relation entre une mineure et une majeure. Ces notions de débauche, de corruption, de prostitution ne sont malheureusement pas définies dans le Code pénal. En cas de plainte, ce sera donc au juge en charge de l’affaire de déterminer s’il s’agit d’un fait de débauche de mineure ou d’attentat à la pudeur. C’est la raison pour laquelle, en fonction des juges, les appréciations et les condamnations peuvent être différentes.
Le proxénétisme
Toute personne profitant de la débauche et de la prostitution d’autrui est considérée comme proxénète. Il peut donc s’agir d’un individu embauchant, entraînant, détournant ou retenant, même avec son consentement, une personne majeure ; d’une personne gérant une maison « close » ou de prostitution ; d’un individu vendant ou louant des chambres ou tout autre local dans le but de réaliser un profit anormal en lien avec la prostitution, même si les actes de prostitution ne sont pas clairement explicités mais dissimulés et imaginables.
Dans une étude internationale, 73% des personnes prostituées interrogées déclarent avoir subi des agressions physiques dans l’exercice de la prostitution et 62% expliquent avoir été violées au moins une fois.
Conséquence sur la santé ?
Le proxénétisme et les violences associées ont des conséquences principalement psychologiques, physiques et sociales sur la santé des personnes prostituées. Ces séquelles sont parfois très importantes et néfastes. Les séquelles physiques : MST/IST, blessures internes et externes (dues à des clients dangereux ou à des proxénètes violents), stérilité, etc. ;
Les séquelles psychologiques
Perte d’estime et de confiance en soi, méfiance vis-à-vis des autres, addictions (alcool ou drogues dures), etc. Durant les actes sexuels, il arrive très souvent que les personnes prostituées « sortent de leur corps » pour supporter le moment vécu et tendent, par la suite, à être déconnectées du réel.