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Edito : On est trahi de sa propre faute (2ème partie)

La politique est essentiellement perçue sous nos cieux comme un jeu de ruse. A telle enseigne que lorsque que vous faite montre d’hypocrisie, de mesquineries en tous genre, on vous qualifie de « politicien ». Par conséquent, l’homme qui s’engage dans ce champ d’activité se doit de prendre des mesures pour ne pas être « trahi » par ses partenaires, car cela est un allant de soi dans cette « profession ». Et comme on a coutume de le dire, « nul ne saurait se prévaloir de sa propre turpitude », car être « trahi » en politique camerounaise c’est faire montre d’une incapacité et d’un manquement grave au « métier » puisque chaque politicien se doit de s’entourer à chaque fois de toutes les garanties juridiques et stratégiques dans ses relations avec ses « partenaires ».

Cependant, la propension à la traitrise dans le landerneau politique camerounais est surtout favorisée par l’ensemble du corps social. Tout d’abord par le déficit d’exigence idéologique. Au prétexte du « pragmatisme » et d’une soi-disant originalité africaine, les politiciens camerounais se débinent devant l’exigence d’ancrage idéologique, généralement par paresse intellectuelle. Et en cela ils sont encouragés par les citoyens qui estiment que l’essentiel c’est de manger, de résoudre les problèmes des gens. Or, il se trouve que l’idéologie clarifie votre position et vous oblige à un minimum de cohérence. Sans idéologie, la roublardise, les retournements de vestes, et les prises de position au gré du sens du vent sont plus qu’aisés. Ensuite, la société  camerounaise se montre peu regardante sur le parcours de ses acteurs politiques.

Les revirements à la Tchiroma qui est parti de l’opposition pour le gouvernement, du gouvernement pour l’opposition, et plus tard de l’opposition pour le pouvoir une fois de plus ne sont rendus possibles que par l’absence de vigilance de la société. Car au prétexte qu’il faut absolument avoir des alliés et qu’il est toujours possible de faire son chemin de Damas à la Saint Paul, l’on se permet de donner une « seconde chance » à n’importe quel opportuniste. Pire encore, essayer d’indexer le passé flou d’un candidat à la présidentiel, on vous taxe d’aigris.

Alors que sous d’autres cieux, afin de s’assurer de la moralité des candidats, on va jusqu’à exhumer leur vie d’enfance, y compris les fréquentations de leurs parents et amis. Enfin, la société camerounaise offre peu d’encadrement matériel à leurs politiciens. En effet, la politique est un emploi à plein temps, et la pratiquer coûte quel qu’en soit les cieux. Par conséquent, il convient de se mettre à la disposition des leaders « les moyens de leur politique ». Paradoxalement, au Cameroun se sont les politiciens qui doivent financer et entretenir leurs militants et partisans.

Et plus qu’ailleurs, la notion de « clientèle » prend tout son sens. Ce qu’il y a de plus grave, les « présidents » qui n’ont rien et qui ne donnent rien sont moqués, montrés du doigt, tandis que les « traitres » qui sont de grands « donateurs » sont célébrés et choyés par les populations, car ils peuvent aider. Un véritable éloge à la trahison ! Alors comment se surprendre, que face aux difficultés quotidiennes, un avocat qui n’a plus de clientèle et qui est réduit à la plus grande misère du fait de son engagement politique, ne rejoigne la mangeoire ? Expliquer les choses ainsi ne veut nullement les justifier. Il est clairement établi que le pays qui se sont sortis des capharnaüms semblables ou pires à celui dans lequel le Cameroun se trouve actuellement sont ceux où les hommes politiques ont assujetti leur engament à un idéal et une morale. Il est alors impérieux pour notre société d’exiger de ses entrepreneurs politiques plus de probité, d’intégrité et de maturité.

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