L’actualité nationale et internationale tourne autour des révélations fracassantes sur des pratiques peu orthodoxes venant de Dubaï. Les réseaux sociaux sont inondés d’images choquantes, inhumaines, pas trop loin de la démence de ceux-là qui sont nantis d’un certain pouvoir d’achat, mais qui ont pactisé avec le diable pour humilier, déshumaniser, bestialiser et ensauvager les nécessiteux.
Ces faits d’une rare cruauté sont malheureusement perpétrés sur les jeunes filles Africaines pour la plupart, en quête d’un avenir plus rassurant. Elle se recrutent par des passeurs de diverses nationalités qui ne leur disent pas la vérité sur leur boulot à Dubaï, elles payent bien cher leur déplacement et débarquent dans un pays aux mœurs intolérables, insupportables. La suite et le meilleur sont offerts dans des résidences, des maisons closes et des endroits insoupçonnés où elles sont soumises aux sévices, aux mauvais traitements et aux vices les plus inimaginables.
Pauvres belles femmes, chefs de familles, espoirs des familles, espoirs des peuples africains… Cette situation ressemble en plusieurs points à la situation des jeunes Africains qui décident par milliers chaque année, de braver la méditerranée. Ils y meurent chaque année aussi, noyés dans les profondeurs de l’océan, parfois jetés à l’eau par les gardes- côtes des pays où ils veulent débarquer, après avoir subi des atrocités inhumaines, pas loin de l’esclavage, dans d’autres pays Africains.
A Dubaï comme dans le désert la dangerosité du phénomène est quotidiennement chantée dans les médias, mais c’est une ritournelle insipide, pas assez forte pour décourager les voyageurs qui rêvent de ces Eldorados. Oui, des rêves dorés, des vies de princesses, enviées par leurs sœurs restées au pays. « Je suis à Dubaï », la phase revient tous les jours dans les communications, avec un zest de vantardise, une satisfaction mal voilée d’avoir réussi dans sa vie. Sauf qu’il n’y a pas souvent une explication plausible de ce qu’elles y font. La fierté d’y être emporte sur les chocs physiques et psychologiques subis là-bas. En vacances au Cameroun, c’est la vie de luxe qui est brandie, tout est beau…très beau à Dubaï. La preuve, les véhicules de grandes marques ramenés, les immeubles qui poussent tels des champignons, et tous ces biens rares dans nos pays pauvres… Mais au fond, de la tristesse.
Personne de peu êtres psychologiquement assis, lorsqu’il gagne sa vie de la sorte. J’ai envie de dire « achuka », comme mon petit neveu camerounais qui utilise ce mot comme pour dire « bien fait pour toi ». Et le philosophe de souligner, « l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ». Et le principe de droit de rappeler que « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ». A mon niveau, aucune pitié pour ceux-là. Ne sont-ils pas informés de ce qui s’y passe ? Et pourquoi choisir d’y aller ? Juste parce que nous aimons la facilité, le gain facile. Nous aimons manger sans travailler, nous aimons avaler ce qui a été mâcher par les autres. Aucun culte de l’effort.
Le phénomène de Dubaï, soyons francs ne commence pas là-bas. C’est dans nos Etats et nos familles qu’il germe. C’est très tôt que la jeune fille découvre le sexe qu’elle et se rend compte que la nature lui a doté d’une belle et fructueuse boutique à la clientèle diverse. Nos familles coupables dans cette lancée, se sucrent des revenus de ce début de prostitution, en déclinant leurs responsabilités parentales à ces inconnus aux dessins mal connus. Ils s’occupent de la jeune fille comme devrait le faire leurs parents, mais au fonds abusent d’elles, les exploitent et réalises de pires choses avec elles.
Mais on s’en fou, l’argent coule. Coule à flots sans s’attendre aux conséquences, qui ne sont perceptibles que trop tard. En gros Dubaï aujourd’hui n’est que le prolongement d’une situation née dans nos familles. Cette prolongation n’est donc que le grand saut vers l’externalisation des compétences, un peu comme un enseignant d’un pays qui exporte ses savoirs dans un autre pays, en peux comme un footballeur local, qui signe dans un championnat professionnel. « achuka », vous l’avez voulu et vous l’avez eu, buvez vos tasses jusqu’à la lie.