18 décembre 2025, 1:27 pm

94.0 FM : La fréquence de l’AES déloge définitivement l’ombre de RFI

L’ÉVÉNEMENT : Le Sahel reprend la parole
C’est une page qui se tourne et un nouveau chapitre qui s’écrit pour la souveraineté médiatique en Afrique de l’Ouest. Ce mercredi 17 décembre, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a officiellement attribué la fréquence 94.0 FM à la Radio du Sahel, baptisée « Daandé Liptako » (La Voix du Liptako).
Ce canal, historiquement occupé par le média d’État français RFI avant sa suspension, devient désormais le cœur battant du narratif saélien.

1. Plus qu’une radio, une arme de souveraineté
Pour les autorités de la Confédération des États du Sahel (AES), l’enjeu dépasse le simple cadre médiatique. Il s’agit de récupérer l’espace mental occupé pendant des décennies par des puissances extérieures.
« Nous ne subissons plus le récit des autres, nous produisons le nôtre. »
Le ministre des Affaires étrangères, Karamogo Jean Marie Traoré, a salué ce pas décisif vers une « souveraineté informationnelle » totale. L’objectif est clair : briser les prismes étrangers pour offrir aux populations une information en phase avec les réalités du terrain et les impératifs de sécurité nationale.

2. Un dispositif technique « Triple Frontière »
La Radio Daandé Liptako ne se limite pas à Ouagadougou. Elle est conçue comme un pont invisible entre les trois nations :
* Production : Studios centraux à Ouagadougou.
* Diffusion : Relais simultanés à Niamey et Bamako.
* Contenu : Programmes de lutte contre la désinformation, promotion de la culture locale et valorisation des succès militaires de l’AES.

3. Le calendrier de la rupture
La signature de la convention ce mercredi n’est que le prélude à une apothéose diplomatique.
* 1er janvier 2026 : Entrée en vigueur de l’autorisation d’exploitation pour 3 ans.
* 22-23 décembre 2025 : Lancement officiel à Bamako, en présence des Chefs d’État de l’AES, lors du sommet de la Confédération.

L’ANALYSE : Pourquoi c’est historique ?
En choisissant d’occuper la fréquence exacte de l’ancien colonisateur médiatique, le Burkina Faso envoie un signal fort : le vide ne sera plus comblé par l’extérieur. C’est la fin du monopole des ondes étrangères et le sacre de la communication de combat.

Redige par: mylene Bisso

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