L’économie du Soudan est en chute libre depuis le coup d’État du 24 octobre 2021 qui a entrainé notamment le gel des aides internationales. Les économistes tirent la sonnette d’alarme.
L’économiste soudanais Hassan Bashir parle d’une situation « critique ». Le taux de pauvreté atteint désormais 65% de la population, c’est deux fois plus dit-il qu’avant le coup d’État. 1,5 million de Soudanais de plus que l’an dernier auront besoin d’une aide pour s’alimenter en 2023, selon un récent rapport des Nations unies. La hausse la plus importante depuis 2011 dans le pays.
Le Soudan est plongé dans un « cercle vicieux », poursuit l’économiste : gel des aides internationales, baisse des investissements, pénurie de devises étrangères et chute de moitié de la valeur de la livre soudanaise comparée au dollar. Sans oublier l’inflation qui atteint des sommets, plus de 300% en 2022. Le tout sur fond d’augmentation des taxes prélevées par l’État pour tenter de renflouer ses caisses. « Il n’y a plus de classe moyenne au Soudan », tranche Hafiz Ismail, un autre économiste. « Il n’y a plus que des pauvres, et quelques très riches. »
Dans ce contexte, l’échéance du 31 mars prochain suscite l’inquiétude. Si d’ici là, le Soudan ne s’est tjours pas doté d’un gouvernement civil de transition, le pays devrait être exclu de l’initiative des pays pauvres très endettés qui prévoyait un allègement considérable de sa dette.