Un nouveau financement américain de 100 millions de dollars au Sahel pour lutter contre l’extrémisme et contrer l’influence russe.
L’annonce a été faite par Kamala Harris, vice-présidente américaine qui a entamé une tournée sur le continent le 27 mars 2023.Kamala Harris a débuté sa tournée africaine qui va la conduire en Tanzanie et en Zambie, par le Ghana. Le 27 mars 2023 A Accra, dans la capitale ghanéenne, la vice-présidente américaine a donné un aperçu de l’objectif qui sous-tend cette visite inédite sur le continent.
A en croire cette dernière, elle est venue réaffirmer aux dirigeants africains, la volonté de Washington d’aider les pays du continent à prévenir les conflits et à promouvoir la stabilité.Joignant la parole à l’acte, elle a indiqué que son pays va investir 100 millions de dollars (plus de 60 milliards de FCFA) pour lutter contre l’instabilité et l’extrémisme dans le sahel africain. «Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’annoncer l’octroi de 100 millions de dollars au Bénin, au Ghana, à la Guinée, à la Côte d’Ivoire et au Togo pour les aider à faire face à la menace de l’extrémisme et de l’instabilité», précise l’agence de presse turque Anadolu, qui reprenait les propos de Kamala Harris contenus dans un discours prononcé au Ghana le 27 mars 2023.
Au-delà d’un simple élan de commisération, cette nouvelle aide américaine dans cette région en proie au terrorisme, revêt un caractère hautement stratégique. Son but inavoué est de contrer l’influence grandissante de la Russie qui commence à s’y installer durablement. Notamment dans un pays comme le Mali où elle a supplanté la France dans la coopération militaire. Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain a d’ailleurs estimé dans un entretien accordé à l’Agence France presse le 18 mars 2023, que son pays était un meilleur partenaire que la Russie pour aider la région du Sahel à lutter contre la pauvreté et la violence jihadiste qui la ravagent. Cette dernière a entamé une tournée sur le continent qui court jusqu’au 2 avril. Elle fera d’abord une escale de trois jours au Ghana, avant de partir pour la Tanzanie, puis la Zambie.
Une visite stratégique qui vise à renforcer les liens diplomatiques de Washington avec le continent, quelques mois après la tenue d’un sommet États-Unis Afrique dans la capitale américaine en décembre 2022.A Accra, Dar es Salaam et Lusaka, Mme Harris doit rencontrer les présidents des trois pays pour discuter des priorités régionales et mondiales, notamment les engagements partagés en faveur de la démocratie, d’une croissance inclusive et durable, de la sécurité alimentaire et de la guerre en Ukraine.La vice-présidente démocrate est arrivée depuis hier à Accra, après une visite en février de Jill Biden, l’épouse du président, dans la Corne de l’Afrique, où elle avait notamment évoqué la sécheresse record et les questions agricoles et alimentaires.
Kamala Harris doit ainsi travailler afin de soutenir la résilience et l’adaptation climatique dans la zone.Ce déplacement intervient à la suite d’un sommet sur l’Afrique qui s’est tenu en décembre à Washington, pendant lequel le président Joe Biden a plaidé pour créer un vaste partenariat avec l’Afrique, et au moment où les Etats-Unis cherchent à affirmer leur présence sur le continent face aux investissements chinois. Le président américain, Joe Biden, avait alors promis de se rendre en Afrique subsaharienne, possiblement dès 2023.
De l’avis de plusieurs experts, la ruée de l’Amérique vers l’Afrique revêt un caractère hautement stratégique. Washington souhaite contrer l’influence grandissante de la Chine et la Russie sur le continent, et ainsi prendre part en tant que partenaire privilégié, au développement d’une région que l’on présente comme l’avenir économique du monde. De toutes les façons c’est l’Afrique qui a tout à gagner dans ces tiraillements entre grandes puissances.
