Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a reçu lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour promouvoir une médiation internationale sur la guerre en Ukraine. Cette rencontre se passe au moment où Washington accuse le Brésil de se faire «l’écho de la propagande russe et chinoise» sur le conflit.
Sergueï Lavrov a entamé lundi, une tournée en Amérique latine en vue d’une médiation internationale sur la guerre en Ukraine. Comme on pouvait s’y attendre le ministre russe des Affaires étrangères a effectué son premier arrêt au Brésil (pays allié, membre des BRICS). Après une première rencontre avec son homologue brésilien Mauro Vieira, Sergueï Lavrov a été reçu par le chef de l’État Luiz Inacio Lula da Silva dans sa résidence officielle, au Palais de l’Alvorada.
Face à la presse, Sergueï Lavrov a remercié Brasília pour « sa contribution à la recherche d’une solution à ce conflit ». Le chef de la diplomatie russe a assuré que son pays souhaitait que « le conflit se termine au plus vite », tout en trouvant une solution « durable et non immédiate ».
Il y a dix jours, en Turquie, Sergueï Lavrov avait affirmé que les négociations de paix sur l’Ukraine ne sont possibles que si elles visent à l’établissement d’un «nouvel ordre mondial», sans domination américaine.
La semaine dernière à Pékin Lula avait réitéré son intention de créer un «G20 de la paix», groupe de pays dont le but serait d’œuvrer pour la fin du conflit en Ukraine. Il avait également affirmé que Washington devait «cesser d’encourager la guerre et commencer à parler de paix». Le même conseil avait été donné à l’Union européenne par le président brésilien.
Les États Unis qui supportent mal la présidente de l’émissaire de Poutine dans la région ont très vite réagi aux propos de Lula Da Silva. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la maison blanche, John Kirby, a accusé : « Le Brésil se fait l’écho de la propagande russe et chinoise sans prendre en compte les faits. » D’après lui, « les récents commentaires du Brésil, selon lesquels l’Ukraine devrait envisager de céder officiellement la Crimée en guise de concession pour la paix, sont tout simplement malavisés ».
Ce à quoi le ministre brésilien des Affaires étrangères a répondu, défendant les liens entre Brasília et Moscou : « Je ne sais pas comment ni pourquoi (le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche) est arrivé à cette conclusion. Mais je ne suis en aucun cas d’accord. »