En début février 2012, l’Organisation mondiale de la santé estimait que le pays était déjà dans la norme d’un cas pour 10.000 habitants.
Cinquante-huit cas de lèpre ont été enrôlés dans les 33 districts de santé de la région camerounaise de l’Extrême-Nord, a-t-on appris jeudi au ministère de la Santé publique. Cette maladie contagieuse, présentée il y a peu comme étant quasiment éradiquée du pays, a réapparu de manière inquiétante dans la partie septentrionale du pays. «Une bonne partie des malades notifiés viennent aussi du Tchad voisin», a précisé, sous le sceau de l’anonymat un responsable du Programme de lutte contre la lèpre.
L’année dernière, pourtant, cette institution se félicitait de ce que le nombre de personnes atteintes de la maladie, dont le traitement est par ailleurs gratuit, était passé de 25.000 cas en 1985 à moins de 200 en 2021. Cette courbe encourageante avait amené les autorités à faire fermer toutes les léproseries du pays.
« Au Cameroun, la lèpre est devenue une maladie banale et sans danger pour la famille de la personne qui en est atteinte, grâce à la poly chimiothérapie. Les léproseries, porteuses d’ostracisme et de stigmatisation ont ainsi disparu», se félicitait, en début février 2012 l’Organisation mondiale de la santé. Et d’ajouter que le pays, qui est déjà dans la norme OMS de moins d’un cas de lèpre pour 10.000 habitants au niveau national, veut passer à cette norme au niveau de tous les districts de santé. Aujourd’hui, plusieurs spécialistes pointent le relâchement de la vigilance à la fois des populations et du corps médical.