Les audiences de confirmation des charges visant l’ex-milicien de la Seleka, Mahamat Saïd, s’ouvre ce 12 octobre devant la Cour pénale internationale (CPI). Cet ancien milicien est suspecté de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en 2013 et 2014. C’est la première fois qu’un ex-membre de la Seleka fait face aux juges de la Cour.
Dès le début de l’enquête visant les crimes en Centrafrique, le bureau du procureur avait assuré qu’il ciblerait les deux camps : Seleka et anti-Balaka. Parfois critiqué pour ne poursuivre que le camp vainqueur, comme en Côte d’Ivoire ou en Ouganda, l’accusation avait donc promis une justice pour tous.
On n’y est pas encore tout à fait, mais un premier procès visant deux anciens responsables anti-Balaka, la milice proche de l’ex-président François Bozizé, s’est ouvert en février. Pierre-Edouard Ngaïssona et Alfred Yekatom y répondent de crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
Les audiences qui débutent mardi dans l’affaire ciblant cette fois le camp adverse, l’ex-Seleka Mahamat Saïd, visent à obtenir sa mise en accusation et son renvoi en procès.
Arrêté il y a huit mois, Mahamat Saïd est suspecté de torture, de disparitions forcées et de persécutions. Il avait d’abord participé à la prise de Bangui en mars 2013 au grade de colonel de la Seleka. Les miliciens avaient alors placé Michel Djotodia à la tête du pays. Mahamat Saïd était ensuite devenu commandant de l’Office de répression du banditisme. Et selon le procureur, des opposants étaient alors arrêtés et torturés lors d’opérations de ratissage à Bangui, parfois en présence du suspect.