La décision de la haute cour de justice de Nairobi qui suspendait le processus du déploiement d’une force de police en Haïti rendue le 9 octobre dernier a été renforcée par un tribunal local. L’audience prévue pour le 25 octobre 2023 vient d’être repoussée au 9 novembre prochain. Selon le juge, les détails autour de ce déploiement manquent de clarté, alors que Haïti continue d’être victime du chao, de la violence des gangs et de plusieurs violations des droits des habitants.
Le gouvernement kényan avait annoncé un déploiement de plus de mille hommes sur le sol Haïtien dans le but de prêter main forte aux force de police locales débordées par le crime organisé, mais l’opposition et la société civile avaient jugé « inconstitutionnel » et suicidaire d’envoyer les militaires kényans « comme des cobayes » sans avoir étudier la mission qui leur a été confiée et fourni à l’opinion des garantis de leur survie.
Le 13 octobre, le pouvoir en place avait affirmé avoir ratifié le déploiement de la force kényane en Haïti et avoir acheminé au parlement la décision finale. Mais les contestataires restent fermes, la constitution stipulant que c’est le schéma inverse qui devrait s’opérer.
Le Ministre de l’intérieur, Kithure Kindiki, a tenu à rassurer le 12 octobre, l’opinion kényane, sur le fait que les hommes qui constituent cette force sont suffisamment outillés et formés, mais également que Nairobi n’est pas novice dans ce type de déploiement, ayant déjà participé à maintes opérations similaires notamment sur le territoire somalien ou encore en République Démocratique du Congo, particulièrement dans l’Est où sévissent les rebelles du M23, au Libéria, dans l’ex-Yougoslavie. De facto, l’idée selon laquelle les kényan serviront de chair à canon ou de « cobayes » est biaisée. A tenu à préciser le ministre.
L’ONU avait trois semaines auparavant donné son accord pour le déploiement de cette force internationale sous l’égide du Kenya et fortement soutenue par les Etats-Unis, un fait resté en travers de plusieurs gorges qui estiment qu’une telle décision est guidée par un accord entre Nairobi et Washington qui n’inclus nullement les intérêts des Haïtiens. Le lundi 24 octobre 2023, Saut d’Eau a été ciblé par une attaque ayant fait plusieurs blessés, quelques heures auparavant, 11 personnes mouraient dans une attaque d’un village non loin de Port-au-Prince.
Dans le but de lutter contre l’immigration illégale, l’Italie a lancé une vaste offensive contre les trafics de visas dans ses ambassades d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. Par légèreté ou par intérêt, des agents de ces ambassades auraient l’habitude de délivrer des visas abusifs aux migrants. Une organisation mise en place par les réseaux de trafiquants d’êtres humains qui feraient payer aux migrants jusqu’à 10 000 euros leur arrivée ainsi légalisée en Europe.