Réunis le 10 Décembre à Abuja au Nigeria, les pays membres de la CEDEAO posent les conditions pour une levée des sanctions qui pèsent sur le Niger. Parmi les préalables figurent, une transition de courte durée et la libération de Mohamed Bazoum. Des conditions a priori perdues d’avance, surtout au regard du profil assez questionnable des acteurs qui composent la commission de médiation. Fort de ce constat, on est en droit de se demander, à quoi joue finalement la CEDEAO ?
A quoi joue finalement la CEDEAO ? La question vaut son pesant notamment sur la question relative au Niger. Alors que ce pays subit de plein fouet les sanctions économiques inhumaines et barbares imposées début Août par l’institution Ouest africaine, ladite organisation dans un revirement spectaculaire digne d’un film Hollywoodien se dit désormais prête à revoir sa copie. Un rétropédalage qu’elle conditionne par la mise sur pied d’une courte feuille de route pour gérer la transition. Pour y parvenir, une commission de médiation voit le jour. Comportant, les présidents Sierra Leonais, Beninois et Togolais.
Fidèle à sa logique habituelle de chantage, la CEDEAO maintient les sanctions et menace même de remettre sur la table l’option militaire pourtant en hibernation depuis des mois. Cette fois, les mesures s’appliqueront non seulement sur les membres du CNSP mais aussi, sur leurs associés.
Réagissant à ce sommet d’Abuja, nombre de Panafricanistes y voient une approche redondante, vide de contenu et preuve s’il en était encore besoin d’une CEDEAO fragilisée et désormais en panne d’inspiration. Sinon comment comprendre que, plus de cinq mois après que le peuple nigérien ait décidé de prendre son destin en main en déchargeant Mohamed Bazoum d’une Mission à lui confié par le même peuple, un petit groupe continue à s’obstiner en parlant de retour à l’ordre constitutionnel.
Bien plus, l’absence remarquable hier au sommet d’Abuja des présidents Sénégalais et Ivoirien conforte l’analyse selon laquelle, Bola Ahmed Tinubu est désormais seul parmi les mastodontes de la sous-région a y croire. Mais certainement plus pour longtemps au regard de la détermination qui caractérise le peuple nigérien.