Le Ghana est menacé de représailles par la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International depuis l’adoption le 28 février 2024, par le Parlement ghanéen de la loi criminalisant la communauté LGBTQ, tous ceux qui pratiquent l’homosexualité et ou en font la promotion. La sentence pour ces faits va de 6 à 3 ans d’emprisonnement ferme. Selon le Ministre des Finances dans son mémoire sur l’impact immédiat du projet de loi sur le budget 2024, la loi anti-LGBTQ pourrait couter aux soutiens financiers internationaux notamment une somme de 4 milliards de dollars qui s’étendrait sur trois ans, octroyés par la Banque Mondiale.
Puisque la loi n’a toujours pas été promulguée par le Président Nana Akufo-Addo, le Minfi entend convaincre le Chef de l’Etat de ne pas la promulguer, en mentionnant que le pays a déjà perdu 850 millions de dollars depuis le début de l’année, une perte qui découle de l’approbation de la loi anti-LGBTQ au Ghana. Alors que le Ministre défend que ce serait un risque économique que de maintenir cette politique contre les pratiques homosexuelles, le Président Addo rappelle que le Ghana ne viole en rien au travers de l’adoption de cette loi, les droits de l’homme et ne compte pas le faire.
Pour des observateurs avertis, le Président de la République ne devrait pas céder au chantage occidental, car la coalition de soutien à cette loi, non promulguée encore est bien plus consistante que toute autre coalition de partis politiques par le passé. Alors un recul pourrait plutôt enfoncer le chef de l’Etat actuel, face à une opposition soudée qui défend les valeurs du Ghana.
Au-delà d’un avertissement à l’exécutif, le Ministre des Finances a estimé que de nouvelles approches partenariales s’imposaient si le pays voulait vraiment amorcer ce pan important. Il s’agit entre autres, de se tourner vers des partenariats « plus conservateurs » comme la Chine ou des pays du Moyen-Orient, et par la suite, consolider sa propre économie. Le Ghana n’est pas le seul pays sur la ligne de mire. L’Ouganda a subi des représailles de la Banque Mondiale mais également de Washington, après que la loi Anti-LGBTQ ait été promulguée en 2023 par le Président, Yoweri Museveni.