Roch Marc Christian Kaboré a rejeté le rapport interne de l’armée sur le drame d’Inata. L’information diffusée lundi par le quotidien public Sidwaya a été confirmée à RFI par le ministère de la Communication. Le 14 novembre, des hommes armés ont pris d’assaut le poste de gendarmerie d’Inata, dans la province du Soum, au Nord du pays tuant plus d’une cinquantaine d’hommes.
Cette tragédie avait ému l’opinion burkinabè, en raison de la lourdeur de son bilan, mais aussi parce que les gendarmes d’Inata sont morts le ventre vide. Ils attendaient un ravitaillement depuis près de quinze jours. Le président du Faso avait promis de faire la lumière, sur ces dysfonctionnements.
Roch Marc Christian Kaboré s’y est engagé : il y aura des sanctions exemplaires pour les responsables des dysfonctionnements relevés à Inata. Dans son adresse à la nation au lendemain de l’attaque, le président a assuré que l’armée ne saurait souffrir encore de tels manquements.
Roch Marc Christian Kaboré a donc rejeté le rapport de l’Inspection générale des armées car selon Sidwaya, il ne « présente pas assez d’éléments pour situer les responsabilités des uns et des autres, dans la chaîne de commandement. » Le chef de l’Etat estime également qu’il reste trop de zones d’ombre.
Cette décision intervient alors que le président du Faso a déjà donné un coup de torchon à la gendarmerie. Au début du mois, une dizaine de nouveaux chefs ont été nommés, de jeunes officiers dont la mission sera de redresser la barre.
Une initiative qui laisse circonspects certains observateurs qui redoutent que toutes ces mesures ne soient que cosmétiques, face à l’ampleur de la tâche. Concernant Inata, le président du Faso a donné un nouveau délai à l’Inspection générale des armées et attend un second rapport le 13 décembre.