Le climat politique au Mali connaît une nouvelle escalade avec la mise sous mandat de dépôt de dix cadres de l’opposition. Cette décision judiciaire, prise dans un contexte déjà tendu, soulève des interrogations sur l’avenir de la démocratie et la stabilité du pays.
Dix cadres de l’opposition ont été placés sous mandat de dépôt lundi 24 juin dans l’après-midi. Membres de la Déclaration du 31 mars, qui rassemble la quasi-totalité des partis politiques Maliens mobilisés pour le retour à l’ordre constitutionnel, ils avaient été arrêtés jeudi 20 juin, alors qu’ils se réunissaient au domicile de l’un d’entre eux. Ils resteront donc détenus jusqu’à leur jugement pour, notamment, « opposition à l’exercice de l’autorité légitime. »
« Attentat » et « complot » contre le gouvernement, « opposition à l’exercice de l’autorité légitime » portant « atteinte à l’ordre public », ou encore leur tentative, selon les articles 45, 46 et 84 du Code pénal Malien : tels sont les chefs d’inculpation retenus contre 10 des 11 cadres de l’opposition, arrêtés jeudi dernier.
L’onzième opposant arrêté, l’ancien ministre Mohamed Ali Bathily, avait été libéré vendredi soir du fait de son statut d’avocat. On ignore, à ce stade, s’il sera poursuivi dans le cadre d’une procédure spécifique. Les dix autres ont été placés sous mandat de dépôt par le Tribunal de la commune V de Bamako.
Lors de leur arrestation, ces anciens ministres et dirigeants de partis politiques, membres de la Déclaration du 31 mars, travaillaient à un projet de règlement intérieur de leur regroupement et à des actions communes conférences de presse, rassemblements. Le tout afin d’obtenir l’organisation d’élections et le retour à l’ordre constitutionnel.