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Travailleurs domestiques : le calvaire que vivent ces employés au quotidien

Les travailleurs domestiques au Cameroun vivent dans des conditions difficiles, entre engagements sans contrat de travail, non-paiement des heures supplémentaires, discriminations de toute sorte sur leur lieu de travail, ajouté à toutes les formes de violences dont ils sont victimes ainsi que des salaires impayés, nombreux ne savent plus à quel saint se vouer.

Yeux larmoyants, voix tremblante et visage anxieux, une employée domestique au quartier Ngousso à Yaoundé ne supporte plus les conditions de travails qui lui sont infligées : « Ce que je vis avec ma patronne est loin d’être un travail. C’est de l’esclavage. Mon contrat au départ indiquait que je veille uniquement sur son bébé de 6 mois contre payement de 30.000 FCFA la mensualité. Actuellement, madame m’impose toutes les autres tâches de la maison sans pour autant augmenter mon salaire », témoigne une employée indignée de la situation. Comme elle, plusieurs autres vivent les mêmes réalités sur leurs lieux de travail.  A la question de savoir pourquoi n’abandonnent-elles pas ce job pour d’autres perspectives, elles soutiennent qu’elles n’ont pas trouvé d’autres opportunités et préfèrent supporter leurs patrons le temps de trouver un autre emploi.

D’après un rapport de l’Organisation International du Travail, 67 millions de personnes dans le monde s’occupent à nourrir, conduire, jardiner, pouponner, soigner et maintenir salubres les domiciles privés.  Au plan local, la 3e enquête camerounaise auprès des ménages classe les travailleurs domestiques comme une population active, source de sous-emploi invisible dont la rémunération est inferieure au Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) pour 40 heures de travail par semaine. La rémunération ne suit pas toujours le travail effectué, de même pour les mauvaises conditions que ces travailleurs subissent dans les ménages.

Jules, enseignant exprime son désarroi face à la situation : « Vous vous rendrez compte que cette catégorie de personnes à un salaire qui ne leur permet même pas de vivre durant une semaine avec la vie qui est devenue chère. C’est le contrat verbal qui prime, le temps de travail est fortement élevé 49h par semaine, les salaires sont extrêmement bas touchants moins du SMIG et parfois inexistants dans des cas, avec des travailleurs qui ont un salaire moyen de 26 597 F. CFA et qui sont exclus du système de sécurité sociale tout en étant fréquemment victimes de violences et d’abus ». Ces différents abus ne sont pas perpétrés uniquement par les employeurs camerounais mais aussi par certains expatriés, réduisant ainsi à néant les efforts des acteurs de la société civile et du gouvernement dans la promotion, la vulgarisation et la protection des droits de cette catégorie de travailleurs.

Toutefois, des solutions sont en train d’être mises sur pieds pour y remédier à cette situation. Les actions sont menées par le Syndicat National des Travailleurs et Travailleuses Domestiques Professionnels (SNATDPRO) qui multiplie les séances de sensibilisation et de concertation à travers les dix régions du Cameroun. Ces hommes et femmes qui sont chargés d’entretenir les maisons des particuliers, de préparer les repas pour les familles, de ranger leur linge après l’avoir lavé, méritent d’après ce syndicat d’avoir des conditions normales de travail. Ce secteur d’activité s’organise de plus en plus au Cameroun avec les interventions régulières du ministère du Travail et de la sécurité sociale qui impose désormais aux employeurs, par exemple, d’affilier leurs employés à la Caisse nationale de prévoyance sociale. Les associations de protection des droits de l’homme ne cessent d’interpeler le gouvernement au même titre que les différents syndicats des travailleurs de maison.

En mémoire, une campagne nationale de plaidoyer avait été lancée a Yaoundé en décembre 2023, par le ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, Grégoire Owona, au cours de laquelle il avait été décidé que les employés domestiques seront désormais automatiquement affiliés à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) comme d’autres travailleurs relevant du code de travail. La CNPS se chargera de faire pression sur les employeurs véreux, lesquels seront contraints de reverser les cotisations auprès de cette structure publique.

Auparavant, les employés domestiques ou employés de ménages ne connaissaient pas leurs droits, ils subissaient par conséquent toute sorte d’abus dans l’exercice de leurs fonctions, pourtant leur apport dans la société est plus que primordial. Parmi ces abus, l’on pouvait noter le harcèlement et abus sexuels, les violences physiques, la rétention du salaire et les licenciements abusifs. Cependant, des travailleurs domestiques malgré ces prérogatives, continuent de vivre des abus dans leurs lieux de travail : « Je prends 35 000 Fcfa par mois, alors que je suis chargée de beaucoup plus de chose que ça. Je fais le ménage, cuisine, vaisselle, le repassage et certaines commissions », confie Suzanne employée domestique au quartier Fouda

 

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