13 novembre 2025, 11:29 pm

CRISE DE MIGRANTS AU GHANA / CONTROVERSE AUTOUR DES MIGRANTS EXPULSÉS DES ÉTATS-UNIS

Les tensions sont à leur comble à Accra, au Ghana, autour de la détention et du traitement des migrants ouest-africains récemment expulsés des États-Unis. La journée de ce 12 novembre a été marquée par un double coup dur : l’ajournement d’une audience cruciale devant la Cour suprême, et la révélation d’un incident violent survenu la veille, impliquant l’expulsion forcée de plusieurs de ces personnes de leurs logements temporaires.

​L’Impasse Judiciaire : Rendez-vous le 26 Novembre

​L’attention était focalisée sur la Cour suprême d’Accra, où une audience devait examiner un recours pour violation des droits de l’homme contre l’accord d’expulsion controversé entre le Ghana et Washington. ​L’équipe juridique cherchait à obtenir deux choses essentielles : la divulgation complète de l’accord bilatéral et une injonction immédiate contre de nouvelles expulsions.

​Cependant, la procédure a été reportée. La Cour suprême a ajourné l’examen de l’affaire jusqu’au 26 novembre. Cet ajournement prolonge le statu quo et maintient l’incertitude quant à l’avenir des personnes expulsées.

Le Coup de Force : Traînés au sol

​Ce report intervient au lendemain d’un incident qui a provoqué l’indignation des avocats et des défenseurs des droits humains. ce 11 Novembre, plusieurs personnes expulsées auraient été emmenées de force d’un hôtel où elles étaient hébergées temporairement.

​Oliver Barker-Vormawor, avocat des droits de l’homme et chef de l’équipe juridique des migrants, dénonce avec force ces agissements, qui semblent avoir eu lieu malgré les objections légales en cours.

​Oliver Barker-Vormawor, Avocat : « Ils ont pratiquement été traînés au sol et emmenés… Les autorités ghanéennes ont enfreint le droit national et international »

​Témoignage Poignant :

Michael Yevu, témoin de la scène, confirme la violence de l’expulsion, citant l’exemple de son amie, Abiatu Kuyateh, une ressortissante sierra-léonaise.

​Michael Yevu, Témoin : « ls ne lui ont pas dit où ils l’emmenaient ; ils l’ont traînée par terre, comme ça. Je n’ai toujours aucune information sur l’endroit où elle se trouvait »

​Détention Militaire et Conditions Épouvantables

​L’équipe juridique a précédemment soulevé l’illégalité de la détention initiale des migrants. Selon Me Barker-Vormawor, environ 42 individus avaient été transférés au camp d’entraînement militaire des Forces armées ghanéennes à Bundase. Il souligne que seuls 14 d’entre eux étaient des étrangers, et qu’il n’existe « aucun fondement juridique » pour détenir des civils sur un site militaire.
​Les conditions de détention ont été qualifiées d’« épouvantables », mentionnant la mauvaise qualité de la nourriture et le manque d’accès aux soins médicaux.

​ Les Arguments de la Défense : Non-Refoulement et Réputation

​L’argument central de l’équipe juridique repose sur la violation du droit. Me Barker-Vormawor affirme que : ​Les expulsions de mardi dernier se sont produites sans aucune autorisation judiciaire ou instrument exécutif prévu par le droit ghanéen. ​De nombreuses personnes expulsées bénéficient d’ordonnances de protection étrangères.
​L’accord bilatéral sous-jacent avec les États-Unis pourrait violer les obligations de non-refoulement du Ghana, en vertu de la Convention des Nations Unies contre la torture. Cette clause interdit le renvoi d’individus vers un pays où ils risquent d’être victimes de violences.

​Oliver Barker-Vormawor, Avocat :
« Nous sommes déçus du traitement réservé aux personnes que le Ghana a subi… Nous avons une obligation humanitaire envers ces individus, envers ceux que nous appelons nos compatriotes ouest-africains »

​ Perspective Internationale et Derniers Recours.

​Cet accord d’expulsion, signé plus tôt cette année sous la forme d’un mémorandum d’entente (MoU) avec les États-Unis, permet le rapatriement et l’accueil temporaire de ressortissants ouest-africains expulsés des États-Unis. Il s’inscrit dans une série d’accords similaires conclus par Washington avec d’autres nations africaines. ​Face à l’urgence, l’équipe juridique prévoit de saisir immédiatement le ministère des Affaires étrangères et le procureur général, avertissant que les actions du gouvernement nuisent à la réputation internationale du Ghana.
​Me. Barker-Vormawor a conclu en ouvrant une porte à un règlement :

« Si le gouvernement fait part de son intention de ne pas donner suite à la mise en œuvre, nous serons heureux de retirer cette affaire de la Cour suprême »

​Le sort de ces migrants et la validité de l’accord bilatéral reposent désormais sur la date du 26 novembre, jour de la prochaine audience devant la Cour suprême.

Redige par: mylene Bisso

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